Le président zambien promet un transfert pacifique du pouvoir

Le président de la Zambie, Edgar Lungu, s'adresse à la 74e session de l'Assemblée générale des Nations unies au siège de l'ONU à New York, le 25 septembre 2019.

Le président zambien Edgar Lungu a reconnu sa défaite lundi après la victoire écrasante du chef de l'opposition Hakainde Hichilema, marquant ainsi la troisième passation pacifique du pouvoir à un parti d'opposition dans ce pays d'Afrique australe.

Après le dépouillement de l'ensemble des 156 circonscriptions du pays, à l'exception d'une seule, M. Hichilema, 59 ans, a obtenu 2 810 777 de votes, contre 1 814 201 pour M. Lungu, 64 ans, selon la commission électorale de Zambie.

"Je me conformerai aux dispositions constitutionnelles pour une transition pacifique du pouvoir. Je tiens donc à féliciter mon frère, le président élu, Son Excellence M. Hakainde Hichilema", a déclaré M. Lungu dans une brève allocution télévisée.

En Zambie, la présidence est passée du parti au pouvoir à l'opposition à deux reprises depuis l'indépendance en 1964. Ce dernier changement renforce la crédibilité démocratique de la Zambie et constitue un exemple sur un continent qui n'a pas toujours connu de changements pacifiques.

Samedi, M. Lungu, au pouvoir depuis 2015, avait crié à l'injustice, qualifiant les élections de "non libres et équitables" après des violences contre des agents de son parti, le Front patriotique (PF), dans trois provinces. Mais l'écart des suffrages entre les deux candidats a rendu futile toute contestation du résultat devant les tribunaux.

Portant le rouge et le jaune du Parti uni pour le développement national (UPND) d'Hichilema, les partisans de ce dernier ont célébré l'événement en dansant et en chantant, tandis que les conducteurs klaxonnaient.

Hakainde Hichilema est un homme d’affaires. Ancien PDG d'un cabinet d'expertise comptable avant d'entrer en politique, il aura pour tâche de relancer une économie en pleine tourmente. En novembre, la Zambie a été le premier pays africain à faire défaut sur sa dette souveraine, après avoir été incapable de rembourser sa dette internationale.

Une conjoncture due à la baisse des prix des matières premières et à la pandémie du nouveau coronavirus.

A l’annonce de la victoire de M. Hichilema, la monnaie zambienne, le kwacha, s'est renforcée de près de 1 % par rapport au dollar.