Accusations, via les Football Leaks, de petits arrangements avec l'UEFA dans le cadre du fair-play financier, mea-culpa de Verratti pour sa conduite en état d'ivresse: le PSG prépare son déplacement crucial en Ligue des champions à Naples en pleine tourmente, se raccrochant au calme trompeur d'un championnat de France écrasé sans concurrence.
. Le fair-play financier, ce poison lent
Les Football Leaks, dessous du foot-business révélés par un collectif de médias européens, dont Mediapart en France, ont remis une pièce dans la machine à ternir l'image.
Le PSG aurait donc été "couvert" par l'UEFA, et notamment ses deux patrons de l'époque (Michel Platini, président déchu, et Gianni Infantino, devenu depuis N°1 de la Fifa), pour échapper aux sanctions les plus graves - exclusion de la Ligue des champions - en dépit d'entorses au fair-play financier selon lequel un club ne peut dépenser plus que ce qu'il ne génère en propre.
"Il faut être raisonnable et essayer de trouver des solutions qui ne nuisent pas à la qualité" de la compétition, peut-on lire dans un document interne de l'UEFA rapporté dans les Football Leaks.
Lire aussi : Verratti arrêté pour conduite en état d'ivresseRésultat ? Le PSG, possédé par les Qataris depuis 2011, n'a écopé, principalement, en 2014 que d'une amende de 60 M EUR dont 20 ferme.
"Il n'y a aucun accord secret, tout a été fait dans la transparence", a rétorqué auprès de l'AFP Jean-Claude Blanc, le directeur général délégué du Paris SG.
Mais le club parisien n'est pas tiré d'affaire. Une nouvelle procédure visant les dépenses pour Neymar et Kylian Mbappé (montage de plus de 400 M EUR) a été ouverte en septembre 2017, classée en juin 2018, puis ressortie pour "examen approfondi" par l'organe de contrôle financier de l'UEFA. Les accusations des Football Leaks déboucheront-elles sur des sanctions plus dures ?
Tout cela inquiète forcément l'état-major parisien. "On n'est pas paranoïaques mais malgré tout, cela laisse à penser que c'est difficile d'être un nouvel entrant, un club qui veut grandir vite, déplore Jean-Claude Blanc auprès de l'AFP. On ne peut pas en permanence modifier des règles. On est aujourd'hui dans l'incertitude parce que nous sommes suspendus à la décision de l'UEFA. Cette incertitude n'est pas normale pour un club de cette taille, de cette ambition".
. Verratti s'excuse, Cavani espéré
Vendredi soir, le PSG a battu Lille (2-1), pour sa 12e victoire en autant de matches en L1, nouveau record européen du meilleur départ dans une saison (effaçant Tottenham, avec 11, en 1960-61). Mais le championnat de France paraît trop facile pour un PSGqui a du mal en Ligue des champions, avant un déplacement crucial mardi à Naples, qui l'a neutralisé à l'aller (2-2).
"Ce match de mardi va être un peu la guerre", prévient le capitaine Thiago Silva. Sauf que certains soldats du PSG sont indisciplinés.
Marco Verratti est ainsi venu faire profil bas devant la presse vendredi soir après avoir été contrôlé en milieu de semaine en état d'ivresse au volant. "J'ai fait une bêtise, j'ai fait une erreur. Je m'excuse. Je m'excuse aussi auprès des supporters", a lancé le milieu italien.
"Ce n'est pas bien ce qu'il a fait", a commenté son coach Thomas Tuchel, dont l'effectif compile les écarts. Dimanche dernier, le technicien allemand avait déjà dû recadrer Kylian Mbappé et Adrien Rabiot, arrivés en retard à une causerie d'avant-match.
Lire aussi : Le PSG aurait usé d'un "dopage financier" avec l'aide de l'UEFAInterrogé sur ces problèmes disciplinaires, Thiago Silva l'a joué en mode apaisement. "Quand j'étais jeune je ne faisais pas la même chose. Même si je faisais parfois des bêtises. Je crois que Mbappé, Rabiot et Verratti sont très intelligents. Le coach va essayer de les aider tous les trois et nous on va essayer d'être derrière lui aussi", a-t-il confié sur Canal+ Sports.
Et puis il y a des soldats qui sont blessés, comme Edinson Cavani. Lui qui disait dans la semaine à l'AFP vouloir jouer contre Lille "pour être à 100% contre Naples" n'était même pas sur la feuille de match vendredi face au Losc.
"Je n'ai pas voulu prendre de risque", a exposé Tuchel, qui "espère" que son attaquant uruguayen sera capable de jouer mardi à Naples, son ancien club.
"Si on perd là-bas, c'est presque fini", a résumé Thiago Silva.
Avec AFP