Le Qatar dénonce une volonté de mise sous "tutelle" par d'autres pays arabes

Le roi saoudien Salman, à gauche, rencontre cheikh Abdullah Al Thani, à Tanger, au Maroc, le 17 août 2017.

Le ministre des Affaires étrangères du Qatar, cheikh Mohamed Abderrahmane Al-Thani, a dénoncé lundi à l'ONU à Genève le "siège illégal" qui lui est imposé et une volonté de mise "sous tutelle" par certains pays arabes.

S'exprimant devant le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, le chef de la diplomatie du Qatar a dénoncé un "siège illégal qui viole clairement le droit international".

"Ce n'est pas un secret que les motifs réels du siège et de la rupture diplomatique avec l'Etat du Qatar ne visent pas à lutter contre le terrorisme (...) mais sont plutôt une tentative de mettre le Qatar sous tutelle" et "d'interférer dans sa politique étrangère", a-t-il déclaré.

Le Qatar "ne peut pas tolérer cette situation", a-t-il assuré.

La crise du Golfe a éclaté au grand jour le 5 juin quand trois pays de la région -l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et Bahreïn- ainsi que l'Egypte ont rompu leurs relations diplomatiques avec Doha.

Ces pays reprochent au Qatar de soutenir des groupes extrémistes et de se rapprocher de Téhéran, grand rival de Ryad, chef de file des monarchies arabes du Golfe.

Ils ont aussi imposé au petit mais richissime émirat gazier des sanctions sans précédent, notamment un blocage des voies d'accès maritimes, aériennes et terrestres.

Le Qatar nie soutenir des groupes extrémistes et accuse ces pays d'empiéter sur sa souveraineté.

Le ministre des Affaires étrangères du Qatar a souligné lundi la "profonde gratitude" de son pays vis-à-vis de la médiation du Koweït.

Le Koweït s'est imposé comme le médiateur naturel dans la crise, comptant sur une longue tradition diplomatique. Reçu le 7 septembre par le président américain Donald Trump à la Maison Blanche, l'émir du Koweït a suggéré que le Qatar avait accepté les demandes de ses adversaires. Mais les quatre pays ont vite nié tout progrès.

Samedi, l'Arabie saoudite a annoncé que le Qatar était prêt au dialogue pour résoudre la crise avant aussitôt de tempérer l'espoir d'une solution rapide en exigeant une confirmation par Doha de sa volonté de négocier.

La discussion téléphonique entre l'émir du Qatar et le prince héritier d'Arabie saoudite était "positive", a déclaré lundi cheikh Mohamed lors d'un point de presse à Genève. Mais, malheureusement, nous avons vu, une demi-heure plus tard, des représailles de leur part lorsqu'ils ont publié une déclaration affirmant que ce que nous avions dit (sur l'entretien) était un mensonge".

"Nous ne pouvons pas prédire" ce qui va se passer, a ajouté le chef de la diplomatie du Qatar en lançant un appel à la discussion et en estimant que "le dialogue est la meilleure solution pour résoudre des conflits".

"Nous sommes prêts à leur parler, nous sommes prêts à nous engager si" ce dialogue "est basé sur des principes qui ne violent pas le droit international et respectent la souveraineté de chacun", a-t-il dit.

Avec AFP