Quel qu'il soit, le vainqueur du duel entre ces deux titans du football européen se posera en favori de la finale du 26 mai à Kiev, contre Liverpool ou la Roma, deux équipes que l'on n'attendait pas forcément à ce niveau-là.
Pour les Espagnols, il s'agit de faire fructifier leur avance sans répéter l'erreur du quart de finale contre la Juventus, où ils avaient failli passer à la trappe, battus 3-1 à domicile après avoir pourtant remporté l'aller 3-0 à Turin.
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"Nous devons réussir un match énorme, dans tous les sens du terme" a prévenu Zidane: "Il va falloir se battre comme jamais pour passer. Nous sommes prêts, nous avons une détermination que nous n'avons jamais eue".
"La clé, a ajouté le technicien français, c'est de penser à gagner ce match, entrer sur le terrain pour le gagner, ne pas reculer, ne pas spéculer (...) Nous devons tenter de marquer rapidement".
Lewandowski mis au défi
"ZZ" devra très probablement se passer de son meneur offensif Isco (épaule) et à coup sûr de son latéral Dani Carvajal (cuisse). Mais Cristiano Ronaldo sera bien là, et sans doute désireux de faire oublier le match aller où, sevré de ballons, il n'a pas marqué pour la première fois depuis 11 matches en Ligue des champions.
Au Bayern, deux joueurs majeurs feront défaut: le défenseur central Jérôme Boateng, et l'ailier Arjen Robben, tous les deux touchés aux adducteurs.
Le buteur bavarois, Robert Lewandowski, a été lui mis au défi par les médias et les consultants, après un match aller transparent: "Tous les regards sont tournés vers lui. Pour retourner un 1-2 en demi-finales de Ligue des champions à Bernabeu, le Bayern a besoin d'un Lewandowski de gala", a lancé Christoph Metzelder, ancien du Real Madrid (2007-2010) et aujourd'hui consultant influent sur Sky.
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Pour passer, le Bayern devra réussir le match parfait, mais le scénario de mercredi dernier lui permet d'espérer.
"Nous avons montré que nous pouvions nous créer des occasions, maintenant il faut les utiliser mieux, il faut avoir faim", a lancé le capitaine allemand Thomas Müller.
"Nous venons à Madrid pour saisir notre chance", a renchéri son coach Jupp Heynckes, "nous savons que nous jouons contre le double tenant du titre mais mon équipe est capable de se surpasser dans de tels matches, et en football, on peut déplacer des montagnes".
"Tête froide et coeur chaud"
Le patron du club Karl-Heinz Rummenigge, ancien attaquant emblématique du Bayern, a lui aussi sonné la charge dans son style grandiloquent: "Peu importe l'adversaire. Nous allons devoir mener ce combat héroïque jusqu'à la mort si nous voulons quitter le terrain en vainqueurs. Nous devons y aller avec la tête froide et le coeur chaud".
Avec un but d'avance et à domicile, Madrid est évidemment favori, mais devra surtout se méfier de ses propres démons: ses deux derniers matchs de Ligue des champions ont mis en lumière de grosses faiblesses défensives que le Bayern espère enfin exploiter.
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Après les trois buts encaissés contre la Juventus, les Madrilènes ont de nouveau concédé un nombre incroyable d'occasions la semaine dernière à Munich, que seule la maladresse des attaquants Bavarois a empêché de convertir en buts.
"Nous aurions pu gagner 7-2" avait lancé à chaud, quelques secondes après le coup de sifflet final, le latéral Joshua Kimmich, auteur de l'unique but allemand. Son équipier Niklas Süle, qui remplacera mardi Jérôme Boateng blessé en défense centrale, avait lui estimé que la défense du Real "était à la rame sur chaque centre et sur chaque balle longue".
Mais le Real ne serait pas double champion d'Europe s'il n'avait pas un peu de chance, et surtout une capacité hors du commun à bien gérer ses moments faibles, pour mieux poignarder ses adversaires dès que l'occasion se présente.
Avec AFP