La situation n’est pas sans conséquences mais le gouvernement tente de rassurer les populations sur un retour à la normale dans de meilleurs délais.
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Entre temps, plusieurs quartiers de la capitale sont dans le noir. Comme, les quartiers mini ferme melen, carrefour des carreaux, biyem-assi ou encore nsimeyong. Les populations de ces endroits sont aux abois.
"Ce que nous avons comme provisions dans les congélateurs s’est gâté, ça fait 9 jours que nous n’avons de courant électrique", s’indigne Jean-Marc, rencontré par VOA Afrique, au lieu-dit carrefour des carreaux.
Une autre victime de ces perturbations retient à peine sa colère: "je n’ai pas d’électricité pour mettre mes téléphones en charge".
"On ne peut plus rien faire, le courant ne revient même pas comme dans d’autres quartiers. Je n’ai même plus le moindre franc à partir de mon activité pour nourrir ma famille", dit Christophe, réparateur des appareils électronique.
A Tsinga, un quartier populaire, et florissant pour les affaires, les perturbations de courant électrique vont de 9 heures du matin, jusqu’à tard dans la nuit.
Pour la survie des affaires, les moteurs de groupes électrogènes ronflent à longueur de journée dans les structures bancaires, de microfinance, de transfert électronique d’argent, les stations-service et chez quelques rares particuliers. Mais il y a déjà des désagréments.
"L’insécurité s’est aggravée. On ne dort plus profondément, on craint qu’à tout moment, un bandit surgisse, nous sommes découragés", témoigne sous anonymat un habitant du quartier.
Les responsables de sécurité du quartier Tsinga et ses environs n’ont pas souhaité faire de commentaires sur ces allégations. Les perturbations actuelles dans la fourniture du courant électrique à Yaoundé sont sans précèdent.
"Il y a eu un départ de feu dans la salle des commandes du poste source de melen", a expliqué Gaston Eloundou Essomba, ministre de l’Eau et de l’énergie au cours d’un point de presse.
"Ce départ de feu a engendré un incendie qui a consumé, dix-neuf cellules de la salle de contrôle, le poste est désormais hors service. A partir de cette salle, on approvisionnait 28% des ménages de Yaoundé, on ne peut plus le faire", a ajouté le ministre.
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Seuls les hôpitaux, les stations de pompage et de traitement de l’eau sont alimentés 24h/24. Ailleurs, "nous avons décidé de procéder au retrait des lignes c’est ce qu’on appelle le délestage. On est obligé de couper le courant électrique dans certains ménages, cela de manière rotative pour qu’il y’ait plus d’équité", rappelle M. Essomba.
Les travaux de réhabilitation de la salle de commande endommagée ont débuté. Et un délai a été fixé pour un retour à la distribution normale du courant électrique à Yaoundé.
"Nous espérons que nous allons reconnecter tout le monde dans deux semaines. Le gouvernement nous pousse à le faire en 7 jours, c’est un challenge, nous allons faire tout ce qui est possible pour ramener la situation à la normale", a promis Joël Nana Kontchou, directeur général de Eneo Cameroon S.A, l’opérateur du secteur de l’électricité qui fournit ses services aux particuliers et entreprises.
Le Cameroun construit à 65 km au nord de Yaoundé, le barrage hydroélectrique der Nachtigal, qui va couvrir 30% des besoins énergétiques du pays.