L’Union pour la démocratie et le progrès social (Udps) confirme la remise en liberté de son secrétaire général adjoint après plus de sept semaines de détention mais ne déclare rien sur les poursuites judiciaires dont il était l’objet.
"Bruno Tshibala a été libéré aujourd’hui", a déclaré par téléphone à VOA Afrique, Jean-Marc Kabund, la deuxième personnalité du parti après Etienne Tshisekedi, l’opposant historique en RDC.
Selon lui, M. Tshibala a été relâché sans qu’aucun jugement n’ait lieu.
"Il s’agissait bien d’une arrestation purement politique. Les arguments avancés par les autorités de Kinshasa ne tenaient pas debout car vous savez que même des journalistes ont aussi été séquestrés et leurs matériels saisis sans raison", explique M. Kabund.
M. Tshibala avait été arrêté le 9 octobre à l'aéroport international de Ndjili à Kinshasa alors qu'il s'apprêtait à partir à Bruxelles.
Selon plusieurs opposants, le pouvoir avait contacté M. Tshibala en détention pour lui proposer le poste de Premier ministre. Mais l’intéressé aurait refusé.
Les autorités l'avaient accusé d'être l'un des instigateurs des violences meurtrières des 19 et 20 septembre à Kinshasa, qui avaient éclaté en marge d'une manifestation du "Rassemblement" - coalition de l'opposition formée autour de l'UDPS - pour exiger que le président Joseph Kabila quitte ses fonctions à la fin de son mandat le 20 décembre.
Selon l'ONU, 49 civils et 4 policiers ont été tués au cours de ces heurts.
La RDC traverse une crise politique profonde depuis la réélection contestée de M. Kabila en 2011, aggravée par la non-tenue de la présidentielle et des législatives qui auraient dû avoir lieu cette année.
La libération de M. Tshibala intervient près de deux semaines après la nomination par M. Kabila de Samy Badibanga, transfuge de l'UDPS, au poste de Premier ministre, en application d'un accord signé en octobre entre la majorité et une frange minoritaire de l'opposition.
Cet accord prévoit le maintien au pouvoir de M. Kabila - à qui la Constitution interdit de se représenter - au-delà du 20 décembre et renvoie la présidentielle et les législatives à une date indéterminée.
L'UDPS, qui rejette pour l'heure ce compromis, agite la menace de manifestations populaires le 19 décembre pour contraindre M. Kabila à partir tout en déclarant être ouvert à la médiation que mènent actuellement les évêques catholiques congolais pour permettre une sortie de crise pacifique.