Lundi, soit un an jour pour jour après le début du conflit, Paris accueillera une conférence internationale pour le Soudan et les pays voisins co-organisée avec l'Allemagne et l'Union européenne. Elle visera à combler le déficit de financement pour faire face à la crise soudanaise et sera doublée d'une réunion politique ayant pour objectif de soutenir les initiatives pour la paix au Soudan.
Dans un communiqué publié vendredi, le ministère des Affaires étrangères soudanais a "exprimé son étonnement profond et son indignation quant au fait que cette conférence sur les affaires du Soudan, un Etat souverain et indépendant (...) puisse avoir lieu sans coordination ou consultation avec son gouvernement".
Le conflit a début le 15 avril 2023 entre l'armée, sous le commandement du général Abdel Fattah al-Burhane, et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), de son ex-adjoint le général Mohamed Hamdane Daglo. La guerre a fait des milliers de morts et provoqué le déplacement de plus de 8,5 millions de personnes, selon l'ONU. Elle a aussi largement détruit les infrastructures déjà précaires du pays, poussé au bord de la famine.
Lire aussi : Attaque des paramilitaires sur un village soudanais, 28 mortsLundi, seront reçus à Paris des représentants des gouvernements des pays voisins, des responsables civils soudanais et des organisations humanitaires internationales, mais aucune des deux parties au conflit. Le ministère des Affaires étrangères, basé dans la ville côtière de Port-Soudan et qui est resté fidèle à l'armée, s'est insurgé contre ce qu'il considère être "un mépris flagrant pour le droit international" et "le principe de souveraineté de l'Etat".
Il a également dénoncé la "neutralité" de cette conférence qui "place sur un même plan le gouvernement légitime et son armée nationale avec une milice terroriste multinationale". Incapables de prendre un avantage décisif depuis le début de la guerre, les deux camps piétinent mais continuent à bouder la table des négociations.
L'émissaire américain pour le Soudan, Tom Perriello, a évoqué jeudi un sentiment "d'urgence" pour la reprise des pourparlers entre l'armée et les paramilitaires sans être en mesure d'annoncer de date. Les Etats-Unis et l'Arabie saoudite ont parrainé plusieurs cycles de négociations dans la ville saoudienne de Jeddah, sans succès.