Dans un communiqué publié par l'agence Suna, le bureau du procureur affirme que l'autopsie du corps de Bahaa Eddin Nouri montre qu'il a souffert de plusieurs blessures ayant conduit à sa mort.
Une procédure a été engagée pour "arrêter immédiatement et transférer devant le procureur tous les membres des Forces de soutien rapide impliqués dans l'arrestation puis dans la mort de Nouri afin qu'ils soient poursuivis" par la justice, est-il ajouté dans le communiqué.
Lire aussi : Environ 3000 Soudanais marchent à Khartoum pour exiger les réformes promises il y a un anBahaa Eddine Nouri, âgé de 45 ans, membre du "comité de résistance" de son quartier, une association très active dans la dénonciation du régime de l'ex-président Omar el-Béchir, avait été enlevé le 16 décembre alors qu'il était attablé à une terrasse de café à Kalakla, un quartier du sud de Khartoum, par des hommes en civil circulant à bord d'une voiture sans plaques, selon la presse locale.
Son corps avait été retrouvé cinq jours plus tard à la morgue de l'hôpital d'Omdourman, grande ville qui fait face à Khartoum. La famille avait refusé de l'enterrer après avoir découvert des traces de coups et de torture.
Selon les premiers éléments de l'enquête, Baha Eddine Nouri est mort pendant son interrogatoire par les paramilitaires des Forces de soutien rapide, avait déclaré dans un premier temps le porte-parole du gouvernement, Fayçal Mohamed Saleh. Son décès avait provoqué une vague d'indignation.
Dimanche, dans un communiqué, l'Association professionnelle soudanaise, qui fut à l'initiative du vaste mouvement de protestation ayant mené à la destitution d'Omar el-Béchir, a donné 15 jours au gouvernement et aux Forces de soutien rapide pour "engager des actions contre les personnes ayant tué Bahaa Eddine Nouri, sinon la rue parlera".
L'association a exigé la levée de l'immunité contre toutes les personnes ayant participé à l'enlèvement, aux tortures et à la mort de Nouri.
Lire aussi : Soudan: déploiement militaire au Darfour après des affrontements tribauxAccusées d'avoir commis des atrocités durant la guerre au Darfour (2003-2019), les Forces de soutien rapide sont dirigées par le général Mohamed Hamdan Daglo, "numéro deux" du Conseil de souveraineté, plus haute instance exécutive du pays et formée après un accord entre civils et militaires à la suite de la chute de Béchir.