« Il n’y a pas de solidarité pour laquelle la force mixte multinationale a été créée. Et donc il n’y a aucun intérêt pour notre pays à rester dans cette force » a déclaré le général Mahamat Idriss Deby Itno qui dit ne pas comprendre que le Tchad -qui s’est engagé dans la lutte contre le terrorisme depuis 2013 au Mali, au Niger, au Nigeria et dans l’espace du G5 Sahel- soit attaqué et qu’aucun de ces pays voisins n’exprime sa solidarité.
« A chaque fois que nos pays voisins ont des soucis sécuritaires, le Tchad déploie ses soldats pour les soutenir. Mais quand le Tchad est frappé par l'ennemi, il n'y a aucun soutien. Pourquoi devons-nous toujours sacrifier nos soldats ? » a indiqué le général président Mahamat Deby
Pour certains observateurs, l’époque où ces pays voisins entretenaient de bonnes relations avec l’armée tchadienne et la France qui était impliquée dans les actions militaires contre les terroristes est déjà révolue. Avec l’avènement des régimes militaires dans certains pays de la sous-région ayant en partage le Lac Tchad, les données ont changées a déclaré à VOA Afrique, Dr Ahmat Yacoub Dabio, président du Centre d’étude pour le développement et la prévention de l’extrémiste.
Pour lui, le retrait des troupes tchadiennes de la force mixte multinationale de la coalition pourrait être bénéfique aux terroristes qui profiteront de cette division pour se développer dans le bassin du Lac Tchad, mais également dans l’espace du G5 Sahel. Et donc le mieux dit-il, est de se ressaisir et de trouver une solution pour continuer à mener la lutte dans un cadre stratégique régional. Il conseille de ne pas perdre de vue le processus de DDRR, une option préventive tant négligée par les Etats africains.
Les organisations de la société civile tchadienne estiment que la situation est collective et qu’aucun pays ne peut régler tout seul la question du terrorisme. Pour Adoum Soumaïne Adoum, l’un des porte-paroles de la coalition citoyenne Waki Tama, à supposer que le Tchad ait réussi à écraser Boko Haram et qu’ils les chassent vers le Nigeria, qu’est-ce qui expliquerait qu’ils ne reviennent plus au Tchad ? Ce sont des troupes qui ont fait des guérillas, qui n’ont pas de frontières selon lui.
Adoum Soumaïne Adoum reconnait la menace occasionnant la mort des soldats tchadiens mais il faut voir à long terme comment les frontières doivent-elles être sécurisées ?
Après avoir passé près de deux semaines dans la région du Lac Tchad où il a dirigé l’opération Haskanite, le Général Mahamat Idriss Deby Itno a regagné N’Djamena le week-end dernier.