VOA Afrique : Pouvez-vous nous parler de votre parcours, qui a commencé en Côte d'Ivoire pour finir en France ?
Koffi Kwanhulé : Je suis Ivoirien et Français. Je vis en France depuis au moins 30 ans. J'ai commencé le théâtre à Abidjan, à l'Institut national des arts. J'ai ensuite été pris à l'École nationale supérieure des arts et techniques du théâtre de Paris, puis à la Sorbonne Nouvelle. Aujourd'hui, je suis écrivain.
Comment vos origines ivoiriennes influence-t-elle encore votre écriture ?
Je suis Ivoirien, je n'ai pas à le montrer, car les gens ont souvent une image figée de l'identité, mais mon identité est mouvante. Je suis toujours Ivoirien, mais je ne suis plus le même ivoirien que lorsque j'étais en Côte d'Ivoire. Ce qui définit l'écrivain, ce sont des influences internes au oeuvre, ça ne se voit pas.
Quels souvenirs de la Côte d'Ivoire, de votre enfance, vous inspirent pour écrire vos oeuvres ?
Je n'ai pas une bonne mémoire ! Mais ce que j'écris par de moments diffus. Si je prends l'exemple d'Ezéchiel (l'histoire d'un père qui cherche son enfant, ndlr), j'ai dû me sentir abandonné à un certain moment. Je n'ai pas d'événements concrets qui sont à l'origine de ce que j'écris.
Quels auteurs vous inspirent le plus ?
Ce sont surtout des écrivains ivoiriens comme Bernard Dadié, un des plus grands écrivains ivoiriens encore vivant. C'est lui qui a écrit la première pièce de théâtre ivoirienne, ce qui montre d'ailleurs que le théâtre ivoirien est encore très jeune car le premier à écrire est encore vivant!
Vous retournez souvent en Côte d'Ivoire. Quel regard portez-vous sur le théâtre ivoirien ?
Le théâtre ivoirien est moribond. Après le coup d'État, il y a eu un grand trou. Il faut que les choses reprennent, et ce n'est pas la culture qui n'est pas une priorité. La Côte d'Ivoire a été un pays de théâtre pendant longtemps, et aujourd'hui le théâtre renaît. Ceux qui s'occupent du théâtre en Côte d'Ivoire doivent redoubler d'efforts. Et ce n'est pas faute d'artistes, mais les artistes seuls ne suffisent pas. Il faut des structures, et des moyens.