Dix ans après la crise financière, "tout le monde veut revenir à un statu quo d'avant la grande crise financière (...) je trouve cela extrêmement dangereux ", a jugé M. Fischer dans un entretien publié jeudi par le Financial Times, ajoutant que cela manquait "extrêmement de clairvoyance".
Il a pointé plus particulièrement du doigt les plaidoyers pour alléger la réglementation concernant les tests de résistance sur les grandes banques, jugeant cela "très très dangereux", rapporte encore le quotidien britannique.
Imposés depuis 2010 par la réforme financière Dodd-Frank, les tests de résistance mesurent la capacité des institutions financières à faire face à une éventuelle crise.
En juin, l'administration Trump a publié une feuille de route pour simplifier la réglementation financière aux Etats-Unis, qui propose notamment un allègement de ces tests.
M. Fischer rappelle que l'économie américaine fait toujours face au "shadow banking system", les prêts accordés en dehors du système bancaire qui ont joué un rôle central dans la crise des crédits immobiliers à risque ayant éclaté en 2007.
"On ne peut pas comprendre pourquoi des gens (...) intelligents arrivent à la conclusion que vous devriez vous débarrasser de tout ce que vous avez mis en place durant les dix dernières années", a-t-il asséné.
Fin avril, M. Fischer s'était déjà montré très critique vis-à-vis des tentatives pour abandonner les réformes post-crise.
Avec AFP