Le Sénat a voté mercredi soir le projet de loi, déjà approuvé par l'Assemblée en décembre et que le président doit encore ratifier avant son entrée en vigueur.
Ce vote intervient alors que groupes de défense des droits et partis d'opposition se plaignent d'une répression accrue du gouvernement contre toute voix dissidente, à quelques mois d'élections générales dont la date n'est pas encore fixée mais qui pourraient se dérouler en juillet.
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La loi interdit aux organisations de la société civile de s'engager en politique et donne au gouvernement le pouvoir d'interférer dans leur gouvernance et leurs activités, notamment en modifiant leur gestion interne et leur financement. Elle est assortie de sanctions sévères, les personnes qui l'enfreignent risquant jusqu'à un an de prison et la fermeture de leur organisation.
Certains groupes ont déclaré que sa formulation large risquait de criminaliser de facto l'activité de toute organisation mal aimée par le gouvernement. "C'est le niveau le plus bas auquel un État moderne puisse arriver. Surtout un État qui est né de la lutte pour la liberté, l'indépendance et la démocratie", a déclaré Peter Mutasa, directeur de la Crisis in Zimbabwe Coalition, un groupe abritant plusieurs ONG. "On n'a jamais imaginé qu'on pourrait tomber aussi bas".
"Le projet de loi était attendu depuis longtemps et il ramène la raison dans le secteur des ONG qui interfèrent parfois avec notre politique", avait déclaré en décembre Pupurai Togarepi, chef de file du parti ZANU-PF au pouvoir, après le vote de l'Assemblée nationale.