Dix-sept voyageurs hazaras kidnappés en Afghanistan, libérés

Des membres de la minorité hazara en Afghanistan manifestent à Kaboul, 16 mai 2016. IMAGES REUTERS / Mohammad Ismail TPX DU JOUR - RTSEGJ7

Dix-sept membres de la minorité hazara enlevés par des hommes armés en circulant dans le nord de l'Afghanistan mercredi, ont, selon le gouverneur de la province de Sar-e-Pul, été relâchés.

Le rapt, survenu dans la province de Sar-e-Pul, fait suite à d'autres attaques contre des voyageurs, signes que les hostilités ne cessent pas, une semaine après la nomination d'un nouveau chef par les talibans.

Tard jeudi soir, "nous sommes parvenus à faire libérer 17 passagers enlevés par des talibans" a indiqué à l'AFP le gouverneur de la province, Zaher Wahdat.

"Des habitants et des anciens ont participé à une médiation afin d'obtenir leur libération" a-t-il indiqué, ajoutant que les 17 personnes enlevées étaient des civils, sans aucun lien avec le gouvernement.

Les talibans n'ont pas commenté l'incident.

Les hazaras, chiites dans leur immense majorité, ont souvent fait l'objet de persécutions, notamment à l'époque où les talibans, des sunnites, dirigeaient l'Afghanistan (1996-2001). Aujourd'hui, si leur sort s'est amélioré, ils sont toujours la cible d'enlèvements et d'assassinats, perpétrés principalement par des militants se réclamant de l'organisation Etat islamique (EI).

Les talibans assurent, eux, ne pas s'en prendre aux minorités religieuses et ne viser que les membres des forces de sécurité et les dépositaires de l'autorité de l'Etat.

Mardi, dans la province de Kunduz (Nord), les insurgés ont exécuté au moins 10 passagers d'autocars qu'ils soupçonnaient d'appartenir aux forces de sécurité, et ont pris des dizaines d'autres voyageurs en otage.

Quelques-uns ont toujours retenus par les talibans, qui les ont répartis dans plusieurs villages, a indiqué un officier de la police locale, Shir Aziz Kamawal.

"Des anciens essayent d'obtenir leur libération", a-t-il ajouté.

La situation sécuritaire en Afghanistan s'est détériorée ces derniers mois, alors que les pourparlers avec les talibans sont restés au point mort.

Sous la houlette de leur nouveau chef, le mollah Haibatullah, qui a succédé au mollah Mansour tué par un drone américain fin mai, les insurgés semblent peu enclins à reprendre le chemin des négociations, interrompues depuis l'été dernier.

Avec AFP