Les Algériens mobilisés au 1er vendredi de "l'An II" du "Hirak"

Des manifestantd dans la rue à Alger pour protester contre le gouvernement, pour le 50e vendredi consécutif, en Algérie, vendredi 31 janvier 2020. (AP Photo / Fateh Guidoum)

Les protestataires défilent nombreux à Alger pour le premier vendredi de "l'An II" de la contestation qui agite l'Algérie depuis le 22 février 2019, une mobilisation toutefois moins importante que celle de la semaine précédente à l'occasion du premier anniversaire du mouvement.

Les slogans ont à nouveau détourné avec humour l'actualité, mettant à l'honneur le nouveau coronavirus, dont un premier cas en Algérie --un Italien-- a été annoncé mardi par les autorités.

"Ramenez corona(virus) ou la BRI (unité d'élite de la police), on ne s'arrêtera pas!" ou "Vous ne nous faites pas peur avec votre corona(virus), on ne va pas s'arrêter!".

Certains manifestants arborent néanmoins des masques.

"La pluie, le froid, la chaleur, le jeûne du ramadan: rien ne nous a arrêtés" depuis un an, "alors ce n'est pas un virus qui va le faire. Ce virus n'est pas pire que le régime en place", assure à l'AFP Ahlem, bibliothécaire de 50 ans, le nez et la bouche couverts d'un masque chirurgical.

Enseignant de 58 ans, Ahmed Bouziane, qui porte un masque antipoussière acheté chez le quincailler, estime qu'il "faut rester vigilants face au coronavirus".

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"Mais cela ne nous empêchera pas de marcher", s'empresse-t-il d'ajouter.

Pour Sid Ali, biologiste de 45 ans, les médias "affolent" les gens avec le coronavirus: "la grippe saisonnière tue bien plus de monde" que "ce nouveau virus. On va marcher jusqu'à ce que ce régime tombe".

"Algérie libre et démocratique", "Etat civil et non militaire", "les généraux, à la poubelle et le pays aura son indépendance", scandent aussi les manifestants, reprenant des slogans plus habituels du "Hirak" qui a provoqué la démission du président Abdelaziz Bouteflika le 4 avril 2019 et continue de demander le changement du "système" au pouvoir depuis l'indépendance en 1962.

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Comme chaque semaine depuis le début du mouvement, de nombreux manifestants arborent des portraits de héros de la révolution algérienne (la guerre d'indépendance contre la France de 1954 à 1962) ou ceux de "détenus du Hirak", arrêtés dans le cadre de la contestation.

"Où es-tu Justice? Les militants en prison et le fils de Tebboune acquitté", scandent-ils en référence à l'acquittement mercredi, dans une affaire de corruption, du fils du président Abdelmadjid Tebboune --élu en décembre lors d'un scrutin boycotté par le Hirak et marqué par une abstention record.

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Deux ans de prison ferme avaient été requis contre Khaled Tebboune, arrêté en juin 2018 alors que son père n'avait plus de fonctions officielles et détenu depuis.