Mercredi, le Trésor américain avait décidé de geler d'éventuels avoirs de deux généraux de l'armée et de la police de la RDC, pour leurs rôles dans la répression des "libertés et droits politiques du peuple congolais" et pour les entraves au processus démocratique dans le pays.
"Il apparait clairement qu'en revisitant l'histoire, ce schéma correspond à celui qui a conduit au chaos des pays comme la Libye ou le Sud-Soudan aujourd'hui menacés de disparition", a écrit dans le communiqué le ministre Lambert Mende, porte-parole du gouvernement congolais.
"A la lumière de ces initiatives cavalières (...) à l'endroit de l'un ou l'autre de ces officiers, le gouvernement s'interroge sur la logique et les motivations des autorités américaines", a ajouté M. Mende.
La RDC ne voudrait pas "alourdir le tribut à payer aux adeptes des ingérences extérieures attentatoires à son auto-détermination", a encore indiqué M. Mende, faisant allusion à "l'ignoble assassinat de son élu Patrice Emery Lumumba",éphémère Premier ministre du pays à son accession à l'indépendance le 30 juin 1960.
La RDC vient de connaître, les 19 et 20 septembre, une nouvelle explosion de violences, ayant fait 49 morts selon l'ONU, et liées au report de la présidentielle qui devait se tenir cette année.
La Constitution interdit au président congolais Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001, de ne pas se représenter à la fin de son mandat le 20 décembre, mais le chef de l'État ne donne aucun signe de vouloir quitter son poste alors que le scrutin présidentiel apparaît désormais impossible à organiser dans les temps.
Le gouvernement américain redoute que des violences plongent davantage la RDC, un pays ravagé par deux guerres (1996-1997 et 1998-2002) dans l'instabilité.