Le gouvernement béninois donne un nouveau souffle à l'Institut national pour la promotion de la Femme. L’institution va être réformée pour mieux répondre aux préoccupations des femmes, a annoncé le gouvernement. La priorité sera de prévenir les violences sexistes.
L’Institut national de la Femme, créé en 2009, va laisser sa place à l’Institut national pour la promotion de la femme. Il n'a pas su donner les résultats attendus. "Le gouvernement a donc décidé de le réorganiser pour plus d'autonomie au niveau juridique et financier", a déclaré Wilfried Léandre Houngbédji, porte-parole du gouvernement.
"L’Institut national de la Femme, dans sa nouvelle configuration, est un organisme public doté de la personnalité juridique, de l’autonomie financière et de prérogatives importantes pour mener des actions plus déterminantes en faveur de la femme", explique-t-il.
De nombreuses femmes accueillent la nouvelle avec joie et la considèrent comme une victoire après tant d’années de lutte.
"Cet institut tel que présenté va pouvoir lutter efficacement contre toutes formes de discrimination. Parce que vraiment, notre société en regorge. Les femmes souffrent tellement que certaines sont devenues des victimes silencieuses", déclare une activiste.
Les missions assignées à l’Institut sont nombreuses. Elles vont de la promotion de la femme sur tous les plans (économique, politique, social, juridique, culturel) tant dans la sphère publique que privée.
Pour Dr Yvette Doubogan, présidente de l'Association béninoise des femmes scientifiques, "mieux vaut tard que jamais. Le gouvernement a compris l'urgence de redonner à la femme, à travers cet institut, toute sa place au sein de la société".
"Pour moi c'est une grande satisfaction de savoir que le gouvernement a pensé à une réorganisation de l'institut de la femme. C'est bien plus précis que ce qui avait comme attribution au départ. Les causes des femmes seront mieux défendues pour des solutions assez rapides", ajoute-t-elle.
"Une bouée de sauvetage"
"L'institut de la femme reste une bouée de sauvetage pour toutes femmes qui souffrent en silence", estime pour sa part le sociologue Ernest Kakpo.
"L'institut de la femme est une bonne chose pour les femmes qui depuis des lustres, appellent la société à être plus conciliante et à leur donner la chance de montrer ce qu'elles savent faire. Il donnera également réconfort et soulagement aux victimes".
Les femmes leaders du Bénin prennent l’engagement de mettre au service de l’institut "les réflexions, les actions et les résultats" dans les domaines de la paix et sécurité, la participation politique, l’inclusion financière, l’autonomisation des femmes rurales, le leadership des jeunes femmes, ainsi que la mobilisation sociale.