Les autorités camerounaises ont ordonné lundi la suspension d’une nouvelle taxe controversée sur les appareils mobiles, a-t-on appris de source officielle.
Signé par le secrétaire général de la présidence, le ministre d’État Ferdinand Ngoh Ngoh, l'ordre de suspension de la taxe a été adressé à la primature. Il donne instruction au Premier ministre Joseph Ngute de "surseoir" à la taxe et de présenter "un mécanisme plus approprié de recouvrement", à une date qui n'a pas été précisée.
La nouvelle taxe, qui est entrée en vigueur le 15 octobre, applique un prélèvement de 33% à tous les achats de nouveaux appareils mobiles au Cameroun. Il s’agit essentiellement de téléphones et de tablettes.
Son entrée en vigueur a rencontré une opposition farouche de la part des citoyens camerounais, notamment les jeunes qui se sont mobilisés sur les réseaux sociaux en utilisant les hashtags #EndPhoneTax et #EndPhoneTax237.
Difficile de savoir si le Cameroun s’est inspiré du Nigeria voisin, où des manifestations mobilisées en ligne ont amené le gouvernement du président Buhari à mettre fin à une unité de police controversée.
"Ce ne sont pas tous les combats qui se mènent dans la rue. Nous avons gagné celui-ci en ligne et par des réunions. Félicitations à la jeunesse camerounaise", a tweeté l'un des activistes impliqués dans le mouvement.
De source officielle, jusqu'ici moins de 100 millions de francs CFA étaient collectés par mois à l’importation des téléphones. Au cours de la période allant de 2001 à 2005, les douanes ont, au titre de la taxe sur les téléphones et terminaux numériques, engrangé des recettes de près de 25 milliards de franc CFA.
Lire aussi : Les Camerounais boudent une nouvelle taxe de 33% sur l'achat d'un téléphone ou d'une tablette