"Nous ne sommes pas particulièrement satisfaits de la décision mercredi du tribunal d'Eseka", estiment les deux collectifs. La décision du tribunal a condamné l'entreprise ferroviaire Camrail, filiale locale du groupe Bolloré, à payer 50 millions de FCFA (76.000 euros) de réparations aux 60 victimes défendues par Me Guy-Olivier Moteng.
L'avocat réclame quant à lui 2 milliards de FCFA (plus de 3 millions d'euros) de dommages et intérêts pour ses clients à l'entreprise.
Le montant des indemnités de plus de 220 autres victimes défendues par un deuxième collectif d'avocats n'a pas été déterminé mercredi par le tribunal, indique l'avocat Me Michel Voukeng, qui a décidé de "faire un recours lundi ou mardi".
Sur la base des rapports médicaux, il a chiffré à 152 milliards de FCFA (231 millions d'euros) le montant des dommages et intérêts pour les plus de 220 plaignants défendus par son collectif.
Pour ces mêmes victimes, Camrail est déjà engagée dans un processus d'indemnisation dont les montants sont confidentiels "à la demande des familles", a indiqué à l'AFP Jean-Claude Etoga, responsable de la communication chez Camrail.
Lire aussi : Un avocat dénonce l'"attitude dilatoire" de Camrail suite au déraillementLes 50 millions de FCFA demandés à Camrail par le tribunal concernent les 60 victimes "qui n'avaient pas fait l'objet d'une indemnisation par Camrail et ses assureurs", explique M. Etoga.
Par ailleurs, "l'assistance complémentaire" d'un milliard de FCFA (1,5 million d'euros) promise il y a plus d'un an par la présidence camerounaise n'a pas été reçue par les familles ou ayants droit, rappellent les avocats.
Camrail est également détenue à 13% par l'Etat camerounais, dont la responsabilité n'a pas été établie dans l'accident.
"Les gens qui ont ajouté les wagons au train qui a déraillé étaient pourtant des agents publics", selon Me Voukeng.
Lire aussi : Le groupe Bolloré, tentaculaire et incontournable en AfriqueLe 21 octobre 2016, la route Yaoundé-Douala avait été coupée après l'effondrement d'un pont du fait de fortes pluies, obligeant les voyageurs à prendre le chemin de fer. Au train de neuf voitures avaient été ajoutés huit wagons.
Une enquête administrative officielle commandée par la présidence avait conclu en mai 2017 à la responsabilité de la compagnie et relevé une "vitesse excessive".
Avec AFP