Les communistes envisagent d'abandonner le pacte électoral avec l'ANC en Afrique du Sud

Des posters pour l'ANC à Cape Town, Afrique du Sud, le 1er août 2016.

Le Parti communiste sud-africain (SACP) a annoncé qu'il pourrait ne plus participer aux élections sous la bannière de la coalition gouvernementale avec le Congrès national africain (ANC), mais le faire sous la sienne, ont rapporté dimanche des médias locaux, nouveau signe de l'érosion de son soutien au président Jacob Zuma.

Le secrétaire général du SAPC, Blade Nzimande, a fait part de cette éventualité samedi, lors du discours de clôture du congrès du parti à Boksburg, près de Johannesburg, précisant que le SAPC n'avait pas encore décidé à quelles élections il pourrait prendre part, ni comment il présenterait des candidats.

"Si le mode opératoire de la coalition ne change pas, elle se désintègrera inévitablement, ce qui aura de graves conséquences", a déclaré M. Nzimande, cité dimanche par le Sunday Times.

Selon l'analyste politique Ralph Mathekga, le Parti communiste entend ainsi faire pression sur l'ANC. Le SAPC veut que le candidat qu'il soutient aux prochaines élections pour la présidence de l'ANC, l'actuel vice-président Cyril Ramaphosa, succède au président Jacob Zuma.

Pour M. Mathegka, ils disent ainsi à l'ANC : "OK, si vous ne choisissez pas notre candidat, alors bonne chance à vous". Le SAPC "est dans une situation gagnant-gagnant", assure-t-il à l'AFP.

Les deux principaux prétendants à la tête de l'ANC sont M. Ramaphosa, réputé modéré et proche des milieux d'affaires, et l'ex-patronne de l'Union africaine (UA), Nkosazana Dlamini-Zuma, qui a le soutien de son ancien époux, Jacob Zuma.

Le successeur de M. Zuma à la direction de l'ANC deviendrait le président du pays en cas de victoire du parti lors des élections générales de 2019. Mais M. Zuma peut rester à la tête de l'Etat jusqu'à la fin de son second mandat dans deux ans.

Jacob Zuma fait face à une impopularité grandissante en raison de nombreux scandales de corruption politico-financiers, le tout sur fond de ralentissement de l'économie, de chômage de masse et de colère sociale.

Dans ce contexte, le SACP et la centrale syndicale Cosatu - alliés historiques de l'ANC, fer de lance de la lutte contre l'apartheid - ont réclamé ces derniers mois la démission du président.

Mardi, le SAPC avait d'ailleurs annoncé que Jacob Zuma était persona non grata à son congrès.

Avec AFP