"Les souffrances liées à la faim sont en hausse en raison de l'escalade des conflits, de sa persistance dans le temps et des déplacements de population dans le centre et l'est de la RDC, principalement dans les régions du Kasaï et du Tanganyika, où les actes de violences se sont généralisés", explique la FAO dans un communiqué.
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Joint au micro de la VOA, Alexis Bonte, Représentant par intérim de la FAO en République Démocratique du Congo explique qu’au-delà de deux zones qui ont été affectées ces derniers mois, donc le Tanganyika et le grand Kasaï, l’est de la RDC, principalement le Nord Kivu et le Sud Kivu sont sujettes, depuis deux décennies, à de l’insécurité dû à des groupes armés qui sévissent dans les campagnes et qui provoquent les déplacés internes. « 80% d’entre elles sont accueillies dans des familles locales, et même ces familles au lieu de nourrir 5, 6 personnes, elles doivent nourrir pratiquement 10 personnes et tout ça, avec la même superficie de terre et donc elles n’ont pas pu augmenter leur production » a t-il ajouté.
Dans le Kasaï, région du centre du pays, "quelque 2,8 millions de personnes sont en grave insécurité alimentaire", note pour sa part le Bureau de coordination des affaires humanitaire de l'ONU en RDC (Ocha), dans un communiqué publié lundi à Kinshasa.
"La Coopération Suisse a annoncé un financement de 1,3 millions de dollars pour l'assistance humanitaire" dans le Kasaï, en proie à des troubles depuis près d'une année, ajoute l'Ocha.
L'année passée, "près de 1,4 million de personnes ont été forcées de quitter leurs maisons", précise la FAO, qui mentionne également les invasions de chenilles légionnaires et les épidémies de choléra et de rougeole, parmi les facteurs d'aggravation de la situation humanitaire du pays.
Plus d'une personne sur dix vivant en zone rurale souffre ainsi de faim extrême, indique la FAO: "Dans les régions touchées par les conflits, les agriculteurs ont vu leurs villages et terrains se faire piller. Ils n'ont pas pu planter lors des deux dernières campagnes et les marchés alimentaires ont du mal à combler leurs besoins alimentaires", déclare dans ce communiqué Alexis Bonte, représentant par intérim de la FAO en RDC.
"Les conflits et les invasions de chenilles légionnaires, qui ont détruit plus d'un quart des cultures du territoire national, ont eu un effet catastrophique pour les communautés rurales. La situation est appelée à empirer si une aide urgente n'est pas apportée en temps opportun", ajoute M. Bonte.
Dans l'ensemble du pays, "la malnutrition chronique affecte 43% des enfants âgés de moins de cinq ans, soit plus de 7 millions d'enfants", indique la FAO.
Avec AFP