Au moins 12 pays ont eu recours à ces mesures, le plus souvent avant des élections ou en périodes de manifestations, selon le rapport dévoilé à Johannesburg par la Cipesa (Coalition pour les politiques internationales sur les technologies de la communication et de l'internet en Afrique australe et de l'Est).
La dernière de ces mesures a été ordonnée au Togo, où internet a été interrompu alors que l'opposition multiplie depuis des semaines les manifestations contre le régime.
"Les coupures d'internet, même de courte durée, perturbent la croissance économique, interrompent des services essentiels, minent la confiance des investisseurs et dégradent l'image du pays", a résumé la Cipesa.
"Les gouvernements africains devraient s'interdire ce genre de fermetures", a insisté l'organisation.
Selon ses calculs, les 36 jours d'interruption administrative du web ordonnée depuis 2015 en Ethiopie ont coûté au pays 123 millions de dollars (environ 103 millions d'euros).
Le coût des coupures imposées pendant 93 jours par les autorités de Yaoundé aux deux provinces anglophones du Cameroun, agitées par des manifestations en faveur de leur autonomie, a été évalué à 38 millions de dollars (31 millions d'euros).
Des mesures similaires ont été récemment décrétées à la veille des examens nationaux en Ethiopie, pendant les élections au Tchad, au Gabon ou en Ouganda et pendant des vagues de contestation populaire en République démocratique du Congo (RDC), au Burundi, en Ethiopie et au Togo.
Au total, l'accès au réseau internet a été coupé pendant 236 jours cumulés en Afrique ces deux dernières années.
"Bien loin de favoriser la stabilité (...) en période de manifestations, élections ou examens, ces mesures mettent en danger l'activité économique et empêchent le retour à l'ordre normal", a insisté le rapport de la Cipesa.
Avec AFP