Les démocrates convergent sur Philadelphie pour sacrer Hillary Clinton

Debbie Wasserman Schultz, à la tête du comité du parti démocrate, parle lors du rassemble d'Hillary Clinton à Tampa, le 22 juillet 2016.

Tout le parti démocrate convergeait dimanche sur Philadelphie pour la convention qui doit introniser Hillary Clinton pour l'élection présidentielle américaine de novembre. L'ancien rival des primaires Bernie Sanders participera au rassemblement.

Placée sous le signe de l'unité, la convention s'ouvrira lundi, avec au programme des discours de la Première dame des Etats-Unis, Michelle Obama, et de Bernie Sanders, le sénateur du Vermont qui ferrailla avec Hillary Clinton jusqu'à la toute fin des primaires en juin et attendit le 12 juillet pour se rallier officiellement à elle.

Le contraste sera saisissant avec la convention d'investiture républicaine de la semaine dernière, où le candidat Donald Trump n'a pas réussi à apaiser les dissensions créées par sa victoire aux primaires.

"La semaine prochaine à Philadelphie, nous livrerons une vision très différente de notre pays", a promis Hillary Clinton, 68 ans, lors d'un meeting à Miami avec son colistier fraîchement nommé, le sénateur de Virginie Tim Kaine, 58 ans. "Nous construirons des ponts, pas des murs, nous épouserons la diversité qui a fait la grandeur de notre pays".

Tout ce que le parti démocrate compte d'étoiles montantes et de poids lourds, notamment le président Barack Obama et l'ancien président Bill Clinton, s'exprimera au fil des quatre jours à la tribune de la convention, qui se tiendra dans la salle de hockey et de basket Wells Fargo Center.

Bernie ou rien

Comme à Cleveland pour la convention républicaine qui s'est terminée jeudi, les forces de l'ordre ont commencé à enserrer la zone de la convention d'un filet sécuritaire. Mais alors qu'à Cleveland les manifestations anti-Trump ont été négligeables, dépassant rarement la centaine de personnes, les divers organisateurs de rassemblements s'attendaient à plusieurs milliers de personnes à Philadelphie.

Les irréductibles de Bernie Sanders seront particulièrement visibles, malgré un thermomètre qui atteindra 35 degrés. Ils commenceront dès dimanche avec une première marche en centre-ville.

"Nous sommes furieux contre l'appareil du parti", explique à l'AFP Laurie Cestnick, créatrice du groupe Occupy DNC, lancé sur Facebook et catégoriquement opposé à Hillary Clinton. "Il y a un an, j'étais complètement pour Hillary Clinton. Mais j'ai fini par me rendre compte qu'elle fait partie d'un système corrompu".

L'objectif des pro-Sanders est de l'inciter à se présenter à la présidentielle sous l'étiquette du parti vert, ou en indépendant.

Mais dans l'ensemble, les électeurs de Bernie Sanders soutiennent très largement Mme Clinton. Les trois quarts prévoient de voter pour elle, selon un récent sondage CNN, alors que seuls 68% des républicains ayant voté pour un autre homme que Donald Trump le soutiennent.

"Les démocrates vont pouvoir montrer qu'ils sont le parti de l'amour, au lieu de toute la haine qu'on a vue la semaine dernière" chez les républicains, dit dans une rue de Philadelphie Marilyn Hafling, une retraitée militante venue de Floride.

Wikileaks

Bernie Sanders a d'ailleurs obtenu quelques concessions. Le programme qui sera adopté durant les travaux inclut plusieurs de ses revendications, telles que la hausse du salaire minimum national à 15 dollars de l'heure, contre 7,25 aujourd'hui.

Les quelque 4.700 délégués démocrates adopteront également un texte posant les jalons d'une réforme du système des "superdélégués", tant décriée par Bernie Sanders. Ces superdélégués sont des délégués de droit, en vertu de leur fonction d'élu ou de responsable du parti, et ne sont pas liés par le résultat des élections primaires, ce que les partisans de Bernie Sanders dénonçaient comme un système antidémocratique.

Une commission préparatoire réunie samedi à Philadelphie a approuvé un document prévoyant la réduction de leur nombre de deux tiers. Le changement s'appliquerait à partir de 2020.

"C'est une immense victoire pour le combat du sénateur Sanders afin de démocratiser le parti démocrate et réformer le processus d'investiture", s'est félicité son directeur de campagne, Jeff Weaver.

Mais l'ambiance d'unité était gâchée par la publication par le site Wikileaks d'environ 20.000 messages internes au parti révélant un possible biais de ses responsables en faveur d'Hillary Clinton au cours des primaires.

"Si Bernie Sanders répudie le parti démocrate qui l'a trahi, je serais heureuse de l'accueillir au parti vert pour poursuivre la révolution", a réagi sur Twitter la candidate du parti vert, Jill Stein.

Avec AFP