Les défis de Gianni Infantino à la Fifa

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Coupe du monde des clubs à 24, Ligue mondiale des Nations: à un an des élections où il briguera un nouveau mandat, Gianni Infantino, président de la Fifa, a ouvert de nombreux chantiers qui représentent autant de défis pour son avenir et celui de l'instance.

L'Italo-Suisse s'est installé en février 2016 à la tête de la Fifa, alors en pleine tourmente. Sepp Blatter, en poste depuis 1998, avait été contraint à la démission à la suite d'un vaste scandale de corruption puis suspendu.

Depuis, l'ancien bras droit de Michel Platini à l'UEFA a entamé des réformes, avec en ligne de mire le congrès électif de juin 2019 à Paris où il compte bien conserver la confiance des 211 fédérations membres de la Fifa.

"Infantino a clairement un agenda politique", analyse un bon connaisseur du dossier. "Il a ouvert deux chantiers, celui des compétitions et celui de la réglementation, en voulant s'attaquer aux transferts".

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Première réforme phare: une Coupe du monde à 48 équipes dès 2026, contre 32 aujourd'hui. Mais Infantino veut aller plus vite, pourquoi pas dès le Mondial-2022 au Qatar. "C'est le président de la Conmebol, Alejandro Dominguez qui a formulé cette proposition, mais on peut penser qu'elle émane directement de la Fifa", explique un ancien cadre de l'instance.

La proposition qui met dans l'embarras le Qatar, isolé politiquement, contraindrait en effet à organiser des rencontres dans les Etats voisins.

Mais in fine, ce Mondial à 48 équipes qui offre plus de qualifiés à chaque confédération, "répond de toute évidence à son agenda politique", selon la même source.

Mondial des clubs dépoussiéré

Autre proposition phare: dépoussiérer la Coupe du monde des clubs qui serait organisée tous les 4 ans, dès 2021, avec 24 clubs. La compétition actuelle, organisé chaque année, regroupe 7 clubs.

Dans le même temps, Infantino et la Fifa ont récupéré un concept lancé par l'UEFA et les confédérations: une Ligue mondiale des nations, qui regrouperait les vainqueurs de chaque Ligue des nations continentales.

Ces propositions ont été présentées lors du dernier Conseil en mars à Bogota, M. Infantino avançant alors un argument massue: un groupe d'investisseurs garantirait jusqu'à 25 mds USD (20,7 M EUR) de revenus pour ces deux compétitions.

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Le nom des investisseurs est confidentiel mais selon une source proche du dossier, le consortium mené par une banque japonaise, réunit des investisseurs chinois, japonais et saoudiens.

Pour convaincre les clubs, "Infantino discute en direct avec eux", explique cette même source. Ainsi a-t-il rencontré récemment à Zurich une dizaine des plus grands clubs européens, dont le Real Madrid et le Bayern Munich. Devant les sommes promises (entre 50 et 80 M USD par club et par édition, selon une estimation), les clubs ont répondu: "Pourquoi pas ?", selon la même source.

"Connerie ou idée de génie"

Au sein des instances, "il y a débat entre ceux qui pensent que ce Mondial des clubs à 24 est une connerie et ceux qui y voient une idée de génie", ajoute cette même source. "Aux promesses sonnantes et trébuchantes, on oppose ainsi un calendrier déjà surchargé et un système qui continuera d'enrichir les plus riches".

En revanche, Infantino a plus de mal à faire passer son projet de Ligue mondiale des nations, face notamment à l'UEFA qui s'estime dépossédée de son bébé.

Pour évoquer ces deux sujets, une réunion des secrétaires généraux des six confédérations s'est tenue lundi à Zurich, "dans un environnement et un climat cordial", a tenu à assurer la Fifa. Une réunion extraordinaire du Conseil devrait également se tenir avant la fin mai.

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Si Infantino est si pressé de recevoir l'aval de son gouvernement sur ces deux projets, "c'est parce que l'offre de 25 Mds n'est valable que 60 jours et que la Fifa a besoin d'argent", explique ce connaisseur qui souligne que "les réserves de la Fifa ont fondu au total de presque 600 M USD en 3 ans".

Le patron du foot mondial veut aussi arriver conforté au congrès de Moscou qui désignera le 13 juin prochain l'organisateur du Mondial-2026. Mais les tweets récents de Donald Trump appelant à voter en faveur du trio USA/Canada/Mexique contre l'autre candidat, le Maroc, appels assortis de menaces à peine voilées à ceux qui ne les suivraient pas, pourraient finalement "desservir la candidature américaine qu'Infantino a toujours privilégiée et entamer son pouvoir", conclut ce familier du dossier.

Avec AFP