Après le yo-yo de jeudi, les places boursières internationales ont retrouvé vendredi un équilibre relatif. New York, Londres, Paris et Frankfort, ainsi que les places boursières asiatiques ont quand même terminé la semaine en forte baisse et ce weekend, les dirigeants européens s’activent pour adopter des mesures supplémentaires qui pourraient enrayer la déroute des marchés avant la réouverture des places boursières lundi.
Les dirigeants des 16 pays de la zone euro, réunis en sommet à Bruxelles, se sont mis d’accord sur la mise en place un fonds de soutien pour les pays de la zone euro confrontés à des difficultés financières. La Commission européenne se réunira dimanche pour discuter et adopter ce projet de mécanisme de stabilisation européenne destiné à préserver la stabilité financière en Europe. Le but est d'avoir ce dispositif en place d’ici à la fin du weekend pour enrayer une bonne fois pour toute la contagion d'une crise qui menace les fondements même de l’euro. Vendredi soir, les dirigeants européens avaient déjà entériné le plan d'aide de quelques 146 milliards de dollars à la Grèce.
Wall Street a chuté de plus de 9% jeudi et autorités boursières américaines tentent toujours de déterminer s’il y a eu des erreurs techniques, si un courtier a fait plonger par maladresse les marchés ou si les transactions hyperrapides liées aux modèles mathématiques explique l’effondrement de certaines parts qui ont perdu jusqu’à 99% de leur valeur avant de se rétablir.
Pour le stratège en chef de la banque d’investissement Jefferies, chargé des marchés boursiers, Art Hogan, il va falloir diligenter une enquête approfondie pour savoir ce qui s’est vraiment passé.
« De toute évidence, le marché ne peut pas perdre des centaines de points à un moment puis rebondir tout d’un coup comme si de rien n’était. Il y a probablement un problème lié au fonctionnement du système », estime M. Hogan.
Il y a eu également des troubles sur le marché des devises jeudi. C’est ainsi que l’euro ne valait plus qu’ 1.26 dollar, soit son niveau le plus bas depuis mars 2009. Cette perte de valeur des monnaies est survenue malgré le programme d’aide accordé à la Grèce par le Fonds monétaire international (FMI) et l’Union européenne (UE) en échange de coupures drastiques des dépenses publiques. Pour M. Hogan, les pays européens ont énergiquement fait face à la situation et il n’y a pas vraiment urgence.
« Ils prennent des mesures, du fait qu’ils arrivent théoriquement à un point où ils ont trop de dettes et ne font pas suffisamment de rentrées financières. C’est une contradiction à résoudre. La meilleure façon d’y arriver c’est le plan de sauvetage économique qu’ils ont mis en place pour la Grèce. Une autre façon, c’est de regarder votre monnaie se dévaluer. Les deux de ces choses arrivent en ce moment. Cela fait partie du processus. Ce n'est pas la fin du monde », explique M. Hogan.
A noter que la place boursière de New York n’a pas réagi vendredi aux bons chiffres mensuels de l'emploi. Selon le département américain du Travail, 290.000 postes ont été créés en avril aux États-Unis, soit le nombre le plus élevé depuis mars 2006. Il s'agit du quatrième mois consécutif de hausse du nombre d'emplois, même si le taux de chômage a augmenté, passant de 9,7% à 9,9% le mois dernier. Ce qui est du au fait que davantage de personnes qui avaient renoncé à chercher du travail tentent à nouveau leur chance.
Le président Barack Obama s’est dit extrêmement encouragé par ces bons chiffres sur l’emploi, même s’il faudra beaucoup de temps pour résorber le chômage.