Cette opération permettra à l’équipe de l’Inspection générale d’Etat de dégager les agents qui sont en activité au ministère de l’Education nationale, ceux qui sont soit affectés soit en position de mis en disponibilité, ou soit retraités ou décédés les 3 derniers mois.
Elle vise également à dénicher les agents qui n’existent pas sur la base des données de la direction des ressources humaines dudit ministère afin d’assainir les fichiers de la solde.
Le recensement devra permettre de payer le salaire du mois de juillet mais le service est trop lent. Les enseignants des provinces dont le salaire est aligné à N’Djamena tournent en rond depuis plus de 3 semaines. Réactions de quelques-uns au micro de VOA Afrique.
" J’étais là, le jeudi, il y a un collègue enseignant qui est tombé suite à ces histoires et finalement le monsieur a rendu l’âme. C’est une manière de nous brimer et nous tuer en même temps. S’ils ne sont pas capables d’organiser le recensement, qu’ils arrêtent. Je pense que c’est un règlement de compte. Dans un pays où il y’a pas d’éducation, c’est un pays qui mort. Comment se fait-il que quelqu’un soit affecté à Doba ou à Abeché et qu’on l’aligne à Ndjamena ? Cela veut dire qu’on ne connaît pas sa position. On nous torture et nous malmène pour rien. Nos enfants sont en train de pleurer, nos femmes se lamentent, ça ne marche pas. On souffre, quand on va sortir sur la route, ils vont nous traiter de rebelles, alors que nous sommes des pères de famille ", se plaint un enseignant raconté sur le lieu.
L’inspecteur Djéki Bilimi, chef de mission de l’inspection générale d’Etat se dit conscient de la situation des enseignants provinciaux et demande leur indulgence.
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"La mission de contrôle et de paie en cours concerne les agents du ministère de l’Education nationale qui exercent dans la commune de N’Djamena. Nous ne savions pas que les provinciaux sont alignés à N’Djamena. Nous essayons de trouver une solution mais ils ne peuvent quand même pas passer avant ceux de N'Djamena", déclare M. Bilimi.
Les élèves fonctionnaires, ceux qui sont en activité mais qui sont repartis à l’Ecole normale supérieure par voie de concours sont également dans la même situation que les enseignants des provinces. Or, ces élèves fonctionnaires affirment avoir introduit leurs dossiers à la solde pour transformer leur salaire en bourse d’études. Figo Célestine en est victime.
"Est-ce que c’est vraiment un pêché de refaire un concours et aller à l’école pour améliorer ses connaissances et venir rendre servir à son pays ? Ça devient un problème. Est-ce qu’il faudrait vraiment qu’on demeure avec le niveau qu’on a, quand on entre et on sort avec ? Je ne sais pas si quelque part il y aura d’autres jeunes qui vont prendre plaisir à vouloir venir dans ce métier d’enseignant. Vraiment c’est regrettable", déplore Figo.
Le chef de mission de l’inspection générale d’Etat Djéki Bilimi donne de clarification.
"Nous, on ne refuse pas de payer les salaires d’élèves fonctionnaires. Mais il se trouve que ces fonctionnaires-élèves ont les primes de craie et de documentations alors qu’ils n’en ont pas droit. Donc, nous avons dit que nous sommes prêts à payer les salaires, mais nous ne pouvons pas payer les primes de craie et d’augmentation de salaire. Car ces primes sont accordées aux enseignants, comme ils sont des élèves, ils ne peuvent pas en bénéficier, explique M. Bilimi.
Bientôt la rentrée administrative et parmi les enseignants qui traînent à N’Djamena, il y a aussi des chefs d’établissements. Comment feront-ils pour assurer les inscriptions et réinscriptions des enfants afin de démarrer la rentrée scolaire 2018-2019, s’ils ne sont pas privilégiés par l’équipe du recensement ?