Alors que d’ordinaire, les essais de vaccins expérimentaux prennent des années, ceux mis au point contre la fièvre hémorragique à virus Ebola procèdent à une vitesse éclair, vu l’urgence de la situation en Afrique de l’Ouest.
Pour qu’un nouveau médicament obtienne le feu vert des autorités américaines de réglementation, les chercheurs sont tenus de procéder à des essais cliniques exhaustifs, histoire de prouver que le médicament est à la fois sûr et efficace. Les essais impliquent généralement des milliers de personnes et peuvent prendre des années.
L’Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux, (Food and Drug Administration ou FDA), a mis en place une règle stricte, celle « des animaux ». Les traitements et vaccins doivent faire l’objet d’essais sur les bêtes, avant d’être administrés à des humains.
Mais aujourd’hui, le temps presse, et la FDA se montre plus flexible, explique Thomas Geisbert, microbiologiste à l'Université du Texas à Galveston.
En ce qui concerne les traitements contre le virus à Ebola, la FDA a décidé que les scientifiques n’ont qu’à montrer qu'un composé s’est révélé efficace chez l’animal, dans ce cas-ci, les singes.
M. Geisbert a aidé à développer le candidat vaccin contre l’Ebola surnommé le VSV Ebola qui, cette semaine, a été administré à 20 volontaires à l’institut de recherche Walter Reed de l’armée américaine dans le Maryland.
« En même temps, vous lancez une phase classique d'un essai. C'est juste une étude où vous donnez un vaccin ou un traitement à un volontaire en bonne santé, juste pour s'assurer que chez les personnes saines et normales, votre vaccin ou médicament ne cause pas une maladie ou une réaction indésirable grave », a expliqué M. Geisbert.
En ce qui concerne le zMapp, un autre traitement expérimental américain contre le virus à Ebola, il n’a même pas fait l’objet d’essais sur des animaux, mais a été offert à quelques patients aux Etats-Unis. Les doses dont disposait ce laboratoire sont aujourd’hui épuisées.
Un autre candidat vaccin, développé par le géant pharmaceutique GlaxoSmithKline, a été mis à l’essai au Mali. Tout comme le VSV Ebola, il s’est montré efficace à 100 % chez les singes et sans effets secondaires.
A noter que les sociétés pharmaceutiques ont été dispensées d’une autre obligation: celles d’administrer des placebos, en plus des traitements. Le taux de mortalité du virus à Ebola atteignant jusqu’à 90 %, il serait contraire à l’éthique de les employer, selon les autorités sanitaires.