Les Etats-Unis débloquent 20 millions de dollars pour aider les réfugiés en Europe

Des migrants s’apprêtent à se protéger dans leurs tentes à l’arrivée de la pluie près du poste-frontière grec d'Idomeni, le vendredi 4 mars 2016.

Cette somme va servir à aider les réfugiés et migrants ayant afflué en Europe depuis l'année dernière, a annoncé la secrétaire d'État adjointe américaine chargée de la gestion et des ressources, Heather Higginbottom.

En visite sur l'île grecque de Lesbos, principale porte d'entrée en Europe de l'exode actuel, la responsable américaine a aussi souligné que les Etats-Unis entendaient veiller à ce que la mise en oeuvre de l'accord UE-Turquie pour couper la route migratoire égéenne respecte le droit d'asile et garantisse la protection des réfugiés.

"Nous sommes avides de détails" sur la manière dont il sera mis en oeuvre, alors que pour le moment, la "situation est un peu dans les limbes", a-t-elle souligné, après s'être notamment rendue au hotspot de Moria, transformé depuis l'accord en centre de rétention pour réfugiés et migrants.

Les nouveaux fonds portent à 43,6 millions de dollars au total l'enveloppe consacrée depuis l'année dernière par Washington à la crise migratoire en Europe, a-t-elle précisé.

Le Haut Commissariat aux Réfugiés de l'ONU aura la part du lion de ces crédits (17,5 millions) destinés à fournir "abri, nourriture et protection aux plus vulnérables des réfugiés et migrants à travers l'Europe, Grèce comprise", a précisé Mme Higginbottom.

Le reste sera réparti entre la Fédération internationale Croix rouge - Croissant rouge (2 millions) et le Fonds pour la population de l'ONU.

Elle a précisé être venue en Grèce pour voir en détail comment va se mettre en oeuvre l'accord UE-Turquie du 18 mars, prévoyant le renvoi en Turquie de tous les migrants arrivés irrégulièrement en Grèce y compris les demandeurs d'asile syriens. Elle se rendra dans la foulée à Genève pour une réunion organisée par le HCR sur l'accueil des réfugiés syriens.

Cet accord "est un bon premier pas pour ordonner le flux migratoire mais beaucoup de ses éléments font encore l'objet de travaux", a-t-elle souligné.

Le texte inclut "la protection des réfugiés et nous voulons voir cela appliqué très bien, c'est là-dessus que nous mettons l'accent", a-t-elle insisté.

Pendant sa visite à Moria plusieurs dizaines de migrants ont protesté aux cris de "liberté!" et "Où sont les droits de l'Homme", sous bonne garde policière.

Le gouvernement grec doit présenter mercredi un projet de loi censé préciser les modalités du traitement des arrivants soumis à l'accord, soit ceux ayant rallié les îles après le 20 mars.

En principe, quand les quelque 4.000 agents grecs et européens devant participer à l'opération seront à pied d'oeuvre, leurs renvois doivent commencer, même si les demandes d'asile restent possibles.

Avec AFP