"Ces restrictions d'importations visent à réduire la tentation de piller et à mieux protéger le patrimoine culturel de la Syrie", a fait valoir mercredi le département d'Etat en annonçant, avec les ministères des Douanes, du Trésor et de la Sécurité intérieure, l'entrée en vigueur de mesures de contrôle d'entrée aux Etats-Unis d'œuvres d'art venues de Syrie.
Washington espère ainsi "lutter contre les terroristes et organisations criminelles qui profitent de la vente de ces objets anciens".
Les nouvelles règles d'importations s'appliquent à "tous les biens culturels venus illégalement de Syrie à compter du 15 mars 2011 (date du début du conflit, Ndlr), comme des objets en pierre, métal, céramique, argile, faïence; en bois, verre, ivoire, os et coquillage; en plâtre, stuc; du textile, des parchemins, des papiers, du cuir, des peintures, dessins, mosaïques et écrits", a détaillé la diplomatie américaine dans un communiqué.
Depuis sa montée en puissance en 2014, le groupe Etat islamique (EI) a ravagé plusieurs sites mésopotamiens en Irak (Hatra, Nimroud) et en Syrie, inscrits au patrimoine mondial de l'Unesco.
En Syrie, plus de 900 monuments ou sites archéologiques ont été touchés, abîmés ou détruits selon l'Association pour la protection de l'archéologie syrienne. L'EI s'en est pris à la cité antique de Palmyre, pulvérisant ses deux plus beaux temples. Il a également détruit et pillé sur les sites de Mari, Doura Europos, Apamée et autres.
D'après la direction des Antiquités syriennes, de nombreux vestiges, notamment du riche site assyrien de Tell Ajaja vandalisé par l'EI, ont fait l'objet de contrebande à travers la Turquie voisine vers l'Europe.
Avec Afp