"Nous avons planifié tout ce qui était nécessaire pour garantir la sécurité du pays et la capacité de l'IEBC (la Commission électorale, ndlr) à mener une élection réussie. C'est notre mandat, c'est notre travail et nous allons le faire", a déclaré M. Matiangi, devant un parterre de responsables des services de sécurité réunis à Nairobi.
"L'IEBC nous a fait savoir quels étaient leurs besoins. Nous les avons discutés et nous avons fait toutes les préparations nécessaires", a-t-il insisté. "Je suis confiant sur le fait que nous sommes prêts à répéter ce que nous avons fait le 8 août", à savoir garantir une élection pacifique.
Le scrutin de jeudi fait suite à l'annulation le 1er septembre par la Cour suprême de l'élection du 8 août, marquée par la confortable réélection du président sortant Uhuru Kenyatta (54,27% des voix). La Cour avait vertement tancé l'IEBC pour avoir organisé une élection qui n'était "ni transparente, ni vérifiable".
Le leader de l'opposition, Raila Odinga, avait demandé après la décision de la Cour suprême des réformes au sein de l'IEBC. Estimant ne pas avoir été entendu, il a annoncé le 10 octobre qu'il ne participerait pas à l'élection de jeudi.
L'opposition a mené toute une série de manifestations pour tenter de faire pression sur l'IEBC, qui ont été le plus souvent réprimées par la police. Au moins 40 personnes, selon les organisations des droits de l'Homme et des témoins, ont été tuées depuis le 8 août, pour la plupart par la police.
M. Matiangi a appelé les forces de l'ordre à faire preuve de fermeté, mais aussi de retenue, pour éviter que la crise, la pire traversée par le pays depuis les violences post-électorales de 2007-2008 (au moins 1.100 morts), ne s'aggrave encore.
"Vous avez le soutien du ministère. Soyez fermes pour garantir que la loi soit respectée. Adoptez une attitude très objective et directe pour régler ce qui doit être réglé", a repris le ministre.
"Les passions sont exacerbées dans le pays en ce moment. Les émotions sont fortes. Nous avons aussi la responsabilité en tant que dirigeants de maintenir notre pays uni", a-t-il cependant prévenu.
"Exerçons de la retenue dans ce que nous faisons", a-t-il plaidé. "Notre responsabilité première est la sécurité des gens que nous gouvernons. Faisons en sorte que les gens soient en sécurité."
Avec AFP