Les grandes puissances pourraient coopérer dans la conquête de l’espace

Washington a accueilli le Forum international d'exploration de l'espace (ISEF)

Plus de deux ans après sa création en Italie, sous l'égide de l'Union européenne (UE) et de l'Agence spatiale européenne (ESA), le Forum international d'exploration de l'espace (ISEF) s'est réuni ici à Washington, D.C., début janvier. Aucun pays n’étant exclu, le département d’Etat américain avait même convié des responsables de l’Agence spatiale chinoise.

Rappelons que le Congrès avait interdit en 2011 toute coopération entre l’Agence spatiale américaine (NASA) et l’agence spatiale chinoise. Mais les temps ont changé.

« Le moment est venu de se réunir pour faire de l'exploration de l'espace une priorité mondiale partagée, afin de percer les mystères de l'univers, et d'accélérer le progrès humain sur la Terre » a déclaré le secrétaire d’Etat adjoint américain, William J. Burns.

Xu Dazhe, administrateur de l'Administration spatiale chinoise et nouveau directeur de l'Agence nationale chinoise de l'énergie atomique, a souligné que la participation de Pékin au forum de Washington témoignait de sa volonté de coopérer dans la conquête de l’espace.

Reste à voir comment se concrétisera cette coopération, souligne Scott Pace du Space Policy Institute, qui enseigne également les sciences politiques à l’université George Washington.

« Il n'y a pas eu vraiment de percée politique qui conduirait alors à une grande activité directe, symbolique, coopérative. Il existe cependant un certain nombre de petites opportunités qu’à mon avis, nous pouvons et devrions être en mesure de poursuivre » a déclaré M. Pace. L’expert rappelle que durant la Guerre Froide, les Etats-Unis et l’Union soviétique (USSR) avaient coopéré dans des domaines bien précis de l’exploration spatiale.

Egalement présents au forum de Washington : le Brésil, l’Arabie Saoudite et le Nigéria, des pays que l’on n’associe pas, en général, à la conquête de l’espace. Nombre de pays dépendent de l’espace pour leurs communications, par satellite notamment. Mais ils ont d’autres ambitions, ajoute M. Pace. Certains s’intéressent de plus en plus à la Lune.

Comme la mission de la Station Spatiale Internationale (ISS) a été prolongée jusqu’en 2024, il se pourrait que des chercheurs chinois soient conviés à participer aux expériences à bord, poursuit M. Pace. Et comme les missions vers Mars ou des astéroïdes sont trop complexes et coûteuses – même pour des puissances telles que les Etats-Unis et la Russie – il se pourrait que la Chine coopère avec d’autres pays en vue d’un retour des êtres humains sur la Lune.