Les interrogatoires du procès sur le putsch manqué débutent le 12 juin au Burkina

L'ex-ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso, Djibril Basole, a gauche, et l’ancien chef de la sécurité présidentielle (RSP), général putschiste Gilbert Diendere, au centre, à l'ouverture du procès sur le putsch manqué, à la Haute Cour de Justice

Les premiers interrogatoires des 84 accusés du procès du putsch manqué de septembre 2015 au Burkina Faso débuteront le 12 juin, a indiqué vendredi le président de la chambre de jugement du tribunal militaire, Seydou Ouédraogo.

"Nous allons suspendre l'audience pour reprendre le 12 juin à 9H avec l'interrogatoire des accusés", a annoncé le juge.

Ouvert en février, le procès va de renvoi en renvoi, sans que le fond du dossier ait encore été débattu.

Ce renvoi permettra de saisir le bâtonnier pour commettre un avocat d'office auprès d'un des inculpés, le colonel Omer Bationo, qui se retrouvait sans défense.

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"Accorder un délai de deux semaines dans la mesure où il y a un accusé qui se retrouvait sans conseil, je comprends aisément", a réagi Me Guy Hervé Kam, un des avocats de la partie civile, estimant qu'on "peut s'attendre à ce qu'on en ait fini avec les reports intempestifs. C'est le fond que nous attendions depuis longtemps pour savoir qui a fait quoi et qu'est-ce qui s'est réellement passé. Le temps des incidents de procédure a été suffisamment long", a-t-il estimé.

À l'audience, deux des six avocats commis d'office ont exprimé leur désir de se "décharger de cette mission d'utilité publique", expliquant que leurs clients ont émis le souhait que leurs premiers avocats reviennent. Ceux-ci avaient quitté le procès pour protester et avaient été remplacés par des avocats commis d'office.

Parmi ces clients, la principale figure du procès: le général Gilbert Diendéré, un des cerveaux présumés du putsch et deux autres accusés.

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"On me demande de continuer la défense, ce que je ne peux pas faire si toutefois on ne s'accorde pas sur une stratégie ou une méthodologie avec l'accusé. Le général (Diendéré) entend se faire assister par ses avocats d'avant", a expliqué Me Mamadou Keita, commis d'office auprès du général Diendéré.

Au total, 84 accusés sont jugés dans cette affaire, dont les généraux Diendéré et Djibrill Bassolé, cerveaux présumés du coup d'État manqué qui a fait 14 morts et 270 blessés.

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Le 16 septembre 2015, des soldats du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) avaient tenté en vain de renverser le gouvernement de transition mis en place après la chute du président Blaise Compaoré. Le RSP était la garde prétorienne de Compaoré, chassé le 31 octobre 2014 par la rue après 27 ans au pouvoir. Le général Diendéré, qui avait pris la tête du coup d'Etat, et les autres personnes poursuivies sont accusés d'attentat à la sûreté de l'État, meurtres, coups et blessures volontaires.

Avec AFP