Le confinement du Grand Libreville concerne les communes d’Akanda, Owendo Ntoum et l'île balnéaire de la Pointe-Denis. Pendant une période de 14 jours, les habitants de ces différentes communes sont tenus de rester chez eux.
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"Seuls les services dont l’exercice est jugé nécessaire au fonctionnement de l’État et à la vie des institutions sont autorisés à fonctionner dans les limites des mesures de prévention de lutte contre l’épidémie", a déclaré d’un ton ferme Julien Nkogue, le Premier ministre du Gabon.
Il a lancé, le 10 avril dernier, la mise en quarantaine totale de la capitale gabonaise.
C’est donc depuis le 12 avril à 24 heures que Libreville s’est barricadée. Plus de 2.000 agents de forces de défense et de sécurité quadrillent la ville. Les entrées et les sorties des quartiers populaires sont filtrées par gendarmes et policiers.
Jérôme Mba, habitant du quartier Mindoumbé, explique comment il a dû s’accommoder de ces contrôles inhabituels dans ce secteur du 3e arrondissement de Libreville. "Ça fait 30 ans que je vis ici. J’ai 60 ans aujourd’hui, donc une moitié passée à Mindoumbé. En aucun moment, j’ai été amené à justifier mon entrée ou sortie du quartier", déclare-t-il.
Il s’agit pour Jérôme et pour tant d’autres usagers hors du domicile d’expliquer les raisons de leurs déplacements. Ces raisons doivent répondre aux besoins en alimentation, en médicament ou pour des funérailles. L’idée pour les autorités est d’empêcher des attroupements de plus de 10 personnes dans les espaces publics. Ils sont considérés comme des foyers de contamination des maladies.
Lire aussi : Confinement total de Libreville et ses alentours dès dimancheDeux jours après le coup d’envoi du bouclage de Libreville, les petits commerces restent fermés. "C’est un supplice supplémentaire après les deux semaines de couvre-feu partiel que Libreville vient de vivre", lance Mireille Ndjoya. Elle est restauratrice au quartier Petit Paris.
Sur ordre du gouvernement, bars, boites de nuit, restaurants et commerces dits non essentiels sont en effet en cessation temporaire d’activité. Les propriétaires de ces établissements redoutent la faillite après le Covid-19. Ils n’ont pas la garantie des mesures d’accompagnement post-crise.
On rappelle à la suite de ces plaintes que le président gabonais Ali Bongo Ondima a ordonné à son gouvernement le décaissement d’une enveloppe de 250 milliards de francs CFA, soit plus de 300 millions d’euros, comme contribution et mesures d’aide sociale à apporter aux Gabonais économiquement faibles rendus encore plus vulnérables par la crise sanitaire.
Le hic: la gestion de cette manne financière et sa clé de répartition inspirent moins de confiance au sein de l’opinion publique.