La scène s’est produite au lendemain de l’interpellation du ministre de la Justice par l’Assemblée nationale sur les dysfonctionnements de l’appareil judiciaire.
Djimet Arabi a balayé, d’un revers de la main, la question d’un député sur la prise en otage de la Justice par certains individus qui se croient au-dessus de la loi.
Cette situation vient confirmer qu’il y a deux catégories de Tchadiens, estime le coordonnateur national du mouvement citoyen "Le Temps", Kemba Djidah Alain.
Pour lui, cette scène ressort de l’impunité qui caractérise le régime au pouvoir depuis 30 ans. Selon lui, le ministre de la Justice et le procureur de la République doivent démissionner.
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Le procureur de la République Youssouf Tom met en garde des individus qui pensent être supérieurs à l’Etat.
"Aux autres Tchadiens qui pensent être dans le monde des illusions, qu’ils cessent de rêver à partir d’aujourd’hui parce qu’ils ne peuvent pas défier l’Etat", a averti le procureur.
"Nous sommes dans un Etat de droit, s’il y a réclamation à faire, il y a des voies de recours réservées à cet effet, plutôt que de penser réunir les parents et amis pour défier l’autorité de l’Etat", conseille Youssouf Tom.
"Ça étale à la face du monde notre réputation d’un peuple belliqueux réglant tous nos problèmes par la violence", a déploré le constitutionaliste Ahmat Mahamat Hassan, ancien ministre de la Justice. Parlant des défis à relever pour réconcilier les justiciables à la justice, il a indiqué qu’il faut une grande réforme des textes et régler le problème de la corruption qui gangrène le milieu judiciaire et la question des chefs, de races et d’ethnies qui sont des intermédiaires de nombreuses procédures judiciaires.
Les magistrats qualifient cet acte de "terroriste" et déclenchent une grève d’une semaine à compter depuis lundi 21 septembre sur l’ensemble du territoire. Ils exigent la dotation du service de sécurité en matériels conséquents.
Pour Djonga Arafi, secrétaire général du Syndicat des magistrats du Tchad, le fait que les magistrats aient été aussi outragés constitue un des défis qui sonnent le glas de déliquescence de l’Etat. C’est pourquoi, précise M. Djonga, il faut renforcer le service des éléments de la sécurité en termes du personnel, des munitions et d’armes. Il a relevé qu’aujourd’hui, le dispositif qui accompagne les prévenus n’est pas de nature à garantir leur sécurité.
Les magistrats sollicitent par la même occasion, l’intervention personnelle du président du conseil supérieur de la magistrature afin d’apporter des solutions appropriées aux maux qui minent le bon fonctionnement de l’appareil judiciaire.
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