"Nous avons radicalisé la grève avec une polarisation du service: les médecins ne consultent pas, on ne reçoit que les urgences" dans quelques hôpitaux où les malades sont orientés, a déclaré à l'AFP le Dr Jean-Robert Mankoy, président du Syndicat national des médecins (Synamed) de la République démocratique du Congo.
"Dans les villes qui comptent trois hôpitaux publics, on oriente les malades dans un seul hôpital tandis que des villes à 10 ou 20 hôpitaux, seuls deux hôpitaux recevront les urgences", a-t-il expliqué.
Cependant, "les banques de sang et le service de dialyse continuent à fonctionner" de même que les hôpitaux de l'armée et de la police.
Cette nouvelle forme de la grève sera observée jusqu'au 2 septembre. Après évaluation, "on oriente le mouvement: soit on continue la polarisation soit on passe à une grève totale", si le gouvernement n'agit pas, a-t-il averti.
Cette grève vise à mettre le gouvernement devant ses responsabilités sur la détérioration de la condition des médecins qui ont "perdu plus de la moitié de leur pouvoir d'achat", selon le Dr Mankoy.
Depuis le déclenchement de la grève le 21 juillet, "aucun accord n'a été trouvé" entre les médecins et "le gouvernement qui ne respecte pas le taux budgétaire dans la rémunération des médecins".
La situation socio-économique est morose en RDC sur fond de la chute du franc congolais qui a perdu plus de 55% de sa valeur depuis le début de l'année par rapport au dollar, aggravant la situation sociale d'une population (entre 70 et 80 millions) majoritairement pauvre.
A une semaine de la rentrée scolaire, les enseignants du public menacent également de ne pas reprendre le chemin de l'école.
Avec AFP