Les pays les plus pauvres "de plus en plus à la traîne"

Des enfants du village de Tori Tokoli, au Bénin, le 19 avril 2001.

Les pays les plus pauvres de la planète, appelés les PMA, sont "de plus en plus à la traîne du reste du monde", selon un rapport rédigé par les experts de la CNUCED.

"Il y a un an, la communauté internationale s'est engagée à +ne laisser personne de côté+, mais c'est exactement ce qui arrive aux pays les moins avancés", a déploré Mukhisa Kituyi, secrétaire général de la CNUCED (Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement), une agence de l'ONU qui s'occupe des questions de développement et du dialogue nord-sud, basée à Genève.

En juillet 2015, un accord a été trouvé à Addis Abeba, lors d'une conférence de l'ONU sur le financement du développement, qui prévoit notamment d'éradiquer la pauvreté dans le monde d'ici 2030.

L'ONU a créé en 1970 une catégorie spéciale pour les pays les plus pauvres du monde, appelés PMA (pour pays les moins avancés), et qui ont droit à davantage de soutiens financiers et d'aide internationale que les pays en développement.

Cette catégorie compte actuellement 48 pays, "qui sont de plus en plus à la traîne du reste du monde sur le plan du développement économique", selon le rapport de la CNUCED.

Depuis 1990, le nombre de pauvres vivant dans les 48 PMA recensés par l'ONU, qui sont principalement des pays africains, a "plus que doublé", précise le rapport de la CNUCED.

En outre, la part de ceux qui n'ont pas accès à l'eau a également doublé pendant la même période, pour atteindre 43,5% de la population de ces Etats.

Le taux d'extrême pauvreté (soit un revenu inférieur à 1,25 dollar par jour) se situe entre "70 et 80% de la population dans six PMA et entre 50 et 70% dans 10 autres, relève le rapport.

La pauvreté dans laquelle stagnent les PMA, est "un cercle vicieux", qui se traduit par "une mauvaise alimentation, une détérioration de la santé, un manque d'accès à l'éducation, aboutissant à une baisse de la productivité et de l'investissement".

La communauté internationale s'est fixée un objectif en 2011: 21 PMA devraient avoir suffisamment progressé pour sortir de cette catégorie d'ici à 2020.

"A mi-chemin de la date fixée, cet objectif semble déjà hors de portée", déplore la CNUCED.

Il n'y a eu qu'un seul pays, Samoa, qui est sorti du classement depuis 2011.

Trois autres devraient faire de même dans les prochaines années (Guinée équatoriale, Vanuatu et Angola).

34 pays africains, 9 pays asiatiques, Haïti et 4 pays du Pacifique figurent actuellement sur la liste des PMA de la CNUCED.

Avec AFP