"Pour la première fois dans l'histoire de l'OIT, une convention internationale du travail a été ratifiée par tous les États membres, la convention 182 sur les pires formes de travail des enfants, après sa ratification par le royaume de Tonga", un État polynésien (Pacifique Sud), a annoncé Guy Ryder, le directeur général de l'OIT lors d'une conférence de presse en ligne.
Pour Guy Ryder, cela "reflète un engagement mondial selon lequel les pires formes de travail des enfants, telles que l'esclavage, l'exploitation sexuelle, l'utilisation des enfants dans les conflits armés ou d'autres travaux dangereux ou illicites qui compromettent la santé, la moralité et le bien-être psychologique des enfants, n'ont pas leur place dans notre société".
Lire aussi : Covid: l'OIT s'attend au retour de millions de migrants dans leurs pays d'origineSi théoriquement, désormais "tous les enfants du monde entier bénéficient d'une protection juridique essentielle contre les pires formes de travail des enfants", le directeur général de l'OIT a reconnu qu'il restait "d'énormes défis" à surmonter.
Selon une étude conjointe de l'Organisation des Nations unies pour l'enfance (Unicef) et de l'OIT, institution spécialisée de l'ONU, le nombre d'enfants qui travaillent dans le monde a diminué de 94 millions depuis 2000.
Cependant, 152 millions d'enfants restaient contraints au labeur, dont 73 millions accomplissaient des travaux dangereux, selon les dernières estimations de l'OIT portant sur la période 2012-2016.
Lire aussi : Trois quarts des travailleurs informels risquent de perdre leurs moyens de subsistanceEt les progrès dans la réduction de ce nombre "ralentissent" aujourd'hui, voire pourraient être anéantis par la pandémie de Covid-19.
La crise découlant de la pandémie risque de conduire pour la première fois en vingt ans à une hausse globale du travail des enfants, avec des millions supplémentaires forcés de travailler quand leurs familles plongent dans la pauvreté, a déjà averti l'ONU.
Soixante-dix pour cent de l’ensemble du travail des enfants concernent l’agriculture et sont essentiellement liés à la pauvreté et aux difficultés de leurs parents à trouver un travail décent.
Lire aussi : Recommandations sanitaires pour relancer le secteur aérienSelon le texte de la convention, "tout pays qui (la) ratifie doit prendre des mesures immédiates et efficaces pour assurer l'interdiction et l'élimination des pires formes de travail des enfants et ce, de toute urgence".
Parmi ces pires formes, sont compris notamment, l'esclavage, la servitude pour dettes, le travail forcé ou obligatoire, y compris en vue de leur utilisation dans des conflits armés, toute activité illicite (prostitution, pornographie, production et trafic de stupéfiants) ou nuisible à la santé, la sécurité ou la moralité de l'enfant.
"Lorsqu'un pays s'engage légalement à agir d'une certaine manière, cela nous donne un véritable levier pour progresser", a estimé M. Ryder.
"Cela fait une différence mais ce n'est pas une solution miracle", a-t-il reconnu.
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