Les pirates, toujours actifs au large de la Somalie

Des pirates présumés, au large de la Corne de l'Afrique

Le procès de 3 pirates somaliens présumés, accusés du meurtre de 4 Américains, doit commencer le 3 juin aux Etats-Unis.
Le procès de 3 pirates somaliens présumés, accusés du meurtre de 4 Américains, doit commencer le 3 juin aux Etats-Unis. Les suspects risquent la peine de mort, s’ils sont reconnus coupables. En attendant, leurs parrains eux continuent de profiter de leur crime en toute impunité.

En 2011, on a signalé au large de la Somalie 176 cas de piraterie. Aujourd’hui, grâce aux patrouilles navales internationales et aux gardes armés à bord des navires, les pirates « se tiennent coi ». On n’a recensé que cinq cas, au cours du 1er trimestre de 2013. Mais cela ne va pas durer, avertit Pottengal Mukundan, directeur de l’IMB, ou Bureau Maritime International (BMI).

« Les racines du mal ne sont pas en mer, mais en Somalie même. Tant que ce pays aura des parties de son territoire sans gouvernement, sans forces de l’ordre et sans système judiciaire, la piraterie continuera », a dit M. Mukundan.

Et puis, rappelle-t-il, pas un seul réseau criminel de pirates n’a été jusqu’ici démantelé, malgré les mesures de sécurité actuelles. Ce qui n’a fait qu’encourager les parrains des actes de piraterie.

Les commanditaires de ces actes ont ainsi récolté des centaines de millions de dollars, en forçant les compagnies maritimes à payer des rançons en échange de la libération des membres d’équipage et de leurs navires.

Des pirates interceptés par la force navale de l'Union européenne


Donna Hopkins du Groupe de contact international sur la piraterie explique que l’on est en face ici de lois nationales et internationales, souvent contradictoires, qui font qu’il est difficile d’arrêter les meneurs.

« Nous travaillons dur pour identifier ces gens, et les inculper pour des crimes dont ils sont clairement coupables. Ces 4 dernières années, la communauté internationale a fait tout ce qui est possible pour atteindre le noyau dur de ces organisations », assure Mme Hopkins. Le Groupe de contact international comprend des dizaines de membres – dont des gouvernements, des groupes industriels, les Nations Unies (ONU) et l’Union africaine (UA).

Mme Hopkins a reconnu que la tâche du groupe est compliquée par la complicité de certains hauts responsables en Somalie et ailleurs qui contribuent au blanchiment de l’argent tiré des rançons.

Malgré tout, M. Mukundan est optimiste. Le nouveau gouvernement à Mogadiscio, le premier que l’on considère comme légitime depuis plus de 20 ans, s’est engagé à mettre en place des systèmes judiciaires et de maintien de l’ordre, fait-il valoir. « Pour le moment, les signes sont très encourageants. Mais ce n’est qu’un début », a-t-il souligné.