Les prisons tchadiennes en surcapacité

Les prisonniers montrant ces images pour prouver au ministre de la justice leur ras-le-bol à l'intérieur de la maison d'arrêt, à N'Djamena, Tchad, le 17 février 2017. (VOA/André Kodmadjingar)

Au Tchad, la plupart des détenus du centre de détention principale de N'djamena dépassent largement le délai de détention prévue par la loi en vigueur, a constaté le nouveau ministre de la justice, garde de sceaux chargés des droits humains en visite.

Visiblement abattus du fait de leur surpopulation, les détenus trouvent en ce nouveau ministre de la justice, un libérateur. Tout le monde cherche désespérément à lui expliquer les conditions de sa détention. Certains pensionnaires se disent être victimes de la lenteur judiciaire.

Les agents de sécurité protègent le passage de la délégation du ministre à la maison d'arrêt à N'Djamena, Tchad, le 17 février 2017. (VOA/André Kodmadjingar)

D’autres, à défaut de plaignants, croupissent à la maison d’arrêt pendant des années sans être situés sur leur sort.

Le ministre Ahmat Mahamat Hassan a pris l’engagement de faire en sorte que tous les prévenus qui sont en séjours prolongés à la maison d’arrêt soient situés sur leur sort dans un délai raisonnable.

L'entrée principale de la maison d'arrêt de N'Djamena, Tchad, le 17 février 2017. (VOA/André Kodmadjingar)

Pour le secrétaire général du syndicat des magistrats du Tchad (SMT), Djonga Arrafi, les magistrats ne sont pas responsables de cette lenteur.

Transformé en maison d’arrêt en décembre 2011, ce local d’une capacité de 300 places compte aujourd’hui 2.032 condamnés et prévenus. Nonobstant la promesse du nouveau patron de la justice, les détenus ont pris à partie la délégation, dépossédant certains visiteurs de leurs objets et matériels parmi lesquels, un journaliste.

André Kodmadjingar, correspondant à N'Djamena