Le PSG a désormais trois points de retard sur Monaco en tête de la Ligue 1, un match en moins au programme et une différence de buts largement inférieure.
Il faudrait que, sur ses quatre derniers matches de championnat (Nancy, Lille, Saint-Étienne, Rennes), l'ASM concède au moins deux défaites et un nul pour que le PSG soit sacré champion, dans l'hypothèse où lui-même remporterait ses trois dernières rencontres (Bastia, Saint-Étienne, Caen). Un concours de circonstances très improbable, vue la cadence impulsée par les Monégasques.
"C'est vrai qu'aujourd'hui on perd trois points très importants, nous avons de moins bonnes chances pour le titre, mais nous n'avons perdu qu'une opportunité, et nous allons pousser, assurait l'entraîneur parisien Unai Emery dimanche soir. Mais c'est vrai que c'est dur pour nous".
Son président, Nasser Al-Khelaïfi, assure lui que rien n'est encore fini, "mathématiquement non, mais c'est difficile".
Reculs national et européen
Après quatre titres de champion de rang, c'est un énorme revers en perspective pour le PSG, qui fait de la Ligue 1 son objectif minimal chaque saison, en raison de sa force de frappe financière (500 millions d'euros de budget, contre 235 M EUR pour Lyon et 145 M EUR pour Monaco) et de ses ambitions européennes.
Le parcours avorté en Ligue des champions avait enclenché la saison noire: la fameuse "remontada" infligée par le FC Barcelone (6-1 après un 4-0 encaissé au Parc des Princes) en 8e de finale avait empreint d'humiliation une sortie de route parisienne actant un recul majeur, après quatre quarts de finale d'affilée.
Après les victoires dans le Trophée des Champions et la Coupe de la Ligue, la finale de Coupe de France, le 27 mai face à Angers, ressemble dès lors à un autre trophée accessoire, et ses attributs à des hochets dérisoires (100e édition, record de 11 titres dans l'épreuve si Paris gagne, soit un de plus que Marseille).
Bref: recul domestique (après deux quadruplés nationaux d'affilée) et recul européen: sur les cinq trophées possibles, Paris aura laissé filer les deux principaux (C1 et L1).
La responsabilité d'Unai Emery est forcément engagée. L'entraîneur espagnol paie une première partie de saison très mitigée, marquée par des défaites dont la répétition invalide la thèse de l'accident (Monaco, Toulouse, Montpellier, Guingamp).
Nouveau cycle ?
Sur la saison entière, le PSG pâtit de ses difficultés face aux deux autres membres du podium qu'il n'aura pas battus (2 points pris sur 12 possibles face à Monaco et Nice). Certes, le club de la capitale était confronté à une concurrence plus élevée que ces dernières années. Mais le Basque était aussi censé lui faire franchir un cap...
Du coup, Emery sera-t-il sur le banc la saison prochaine ? Et quid de Nasser Al-Khelaïfi lui-même ?
Le départ d'Olivier Létang, qui incarnait la continuité de Leonardo (directeur sportif 2011-2013), est déjà acté, et celui du directeur du football Patrick Kluivert pourrait suivre. En cause: un mercato globalement négatif, avec Meunier et Draxler en bonnes pioches qui ne contrebalancent pas assez les mauvaises (Jesé, Krychowiak, Ben Arfa, Lo Celso, Guedes).
Pour l'avenir, il y a quelques repères: Cavani et Thiago Silva ont récemment prolongé, Di Maria a assuré qu'il visait toujours la C1 avec le PSG, Meunier et Draxler sont arrivés cette saison, et Verratti se projette en tant que Parisien, selon L'Equipe.
Mais les incertitudes pullulent: les trentenaires Thiago Motta et Maxwell seront en fin de contrat en juin; Matuidi (fin de contrat en juin 2018) n'a toujours pas prolongé et est menacé par l'éclosion de Rabiot; Lucas, joueur le plus utilisé durant la première partie de saison, est en chute libre; Aurier, devenu arrière droit N.2, aurait des envies d'ailleurs. Enfin, les gardiens Trapp et Areola ne respirent pas la sérénité...
Avec AFP