Mental friable, manque de leaders
Thomas Meunier, latéral du PSG, n'a pas sa langue dans sa poche, dans les bons comme dans les mauvais jours: "Je pense qu'on a pris un coup sur la tête en voyant l'enthousiasme des Catalans, on n'a jamais vraiment su inverser la situation et c'est ce qui nous a mis dedans".
Il manque un leader au PSG, un aboyeur, capable de galvaniser ses troupes. Pour Dominique Bathenay, ancien international français, le coupable c'est Thiago Silva, défenseur central et capitaine parisien. "Il n'est pas un leader. Il n'arrive pas à transcender ses coéquipiers, à être sur le devant de la scène dans les moments difficiles", lâche dans le quotidien l'Equipe l'ancien joueur de Saint-Etienne et du PSG dans les années 70 et 80.
Voilà qui va relancer le débat sur le Brésilien, qui avait déjà bien écorné son image en pleurant avant une séance de tirs au but au Mondial-2014 alors qu'il était capitaine de la Seleçao...
Le coach Unai Emery ne s'exonère pas : "En première période, c'est notre faute, nous n'avons pas réussi à rester dans la continuité du match aller, à avoir davantage de personnalité avec le ballon, les presser davantage".
L'absence de l'expérimenté Thiago Motta (34 ans), blessé au mollet, a pu jouer également. Quand son équipe est en difficulté, l'Italien est précieux pour casser le rythme et gagner du temps.
Tactique coupable
Emery, salué après le 4-0 à l'aller, voit ses choix évidemment critiqués aujourd'hui. "Je pense que la stratégie du PSG au début du match c'était une stratégie qui faisait que les joueurs n'avaient pas confiance, parce qu'ils étaient quand même assez bas, sur une position défensive", tacle ainsi sur RTL Lilian Thuram, ancien défenseur international.
"(A 2-0) les émotions positives sont du côté de Barcelone et je crois qu'on commence à avoir un grand doute du côté du PSG", assène encore le champion du monde 1998.
Bathenay y va aussi de son couplet : "Ils se sont trop recroquevillés (...) Il ne faut pas rentrer sur la pointe des pieds défensivement comme ils l'ont fait. Quand on entre sur un terrain comme eux, c'est difficile d'inverser le logiciel".
Faillites individuelles
Thomas Meunier, là encore, est lucide : "on a fait énormément d'erreurs inacceptables pour une équipe comme le PSG en ayant tout en main dès le début de la rencontre, donc pour moi on leur a donné le match, avec des buts incroyables, limite insolites". Et l'international belge de remuer le couteau dans la plaie : "Au lieu de rivaliser, on a acquiescé, on s'est laissé dominer, victimiser".
Mais les défenseurs -- Meunier, Silva, Marquinhos, Kurzawa, on peut y ajouter le gardien Trapp -- ne sont pas les seuls à blâmer. Angel Di Maria, héros du match aller, a dans les pieds la balle d'un 2nd but parisien, mais oublie Edinson Cavani, et rate l'occasion.
Un mercato d'été raté
Le mal est plus profond que les seules circonstances d'un match. Cet été, le défenseur central David Luiz est reparti à Chelsea et Zlatan Ibrahimovic s'est envolé pour Manchester United. Il fallait donc recruter cet été un grand défenseur axial et un grand avant-centre. Mais la direction parisienne n'a bizarrement pas opté pour ces choix.
Le PSG a donc fait son marché avec : un milieu défensif -- Krychowiak -- censé remplacer à terme Thiago Motta, mais le Polonais est en train de rater sa saison; un attaquant de seconde zone -- Jesé, remplaçant au Real Madrid -- n'a jamais trouvé sa place et a été exfiltré à Las Palmas; un milieu offensif -- Ben Arfa -- ne joue que les utilités dans le PSG d'Emery. Seul Meunier s'est révélé, sauf mercredi soir...
Le mercato d'hiver a été meilleur, avec notamment Draxler, mais c'est encore un milieu offensif, dont le PSG était déjà riche (Lucas, Pastore, Di Maria, HBA, sans oublier les arrivées de l'hiver Lo Celso et Guedes...). Les regards vont désormais se tourner vers Patrick Kluivert, directeur du football du PSG, arrivé cet été pour s'occuper de la détection et des transferts...
Avec AFP