Les revenus pétroliers ont chuté de 80% au Nigeria

Des travailleurs déchargent des tuyaux sur un chantier de construction d'une raffinerie de pétrole de Dangote dans le district d'Ibeju Lekki, à la périphérie de Lagos, au Nigéria, le 7 août 2019. (REUTERS / Temilade Adelaja)

"Nos revenus pétroliers prévus ont diminué de plus de 80 % (...) Nous avons dû revoir notre budget à la baisse pour le ramener à une base de 20 dollars par baril", a annoncé le directeur général du Budget, Ben Akabueze.

Le gouvernement avait déjà annoncé en mars une baisse drastique de son budget - établi à 10.590 milliards de nairas, soit 33,8 milliards de dollars - d'environ 15% à cause de la chute des cours du baril, dans le contexte de la crise sanitaire du coronavirus et de la guerre des prix entre grandes puissances pétrolières.

Le budget, initialement calculé à partir d'un baril à 57 dollars, avait alors été revu sur la base d'un baril à 30 dollars. Il vient cette fois d'être revu à la baisse sur la base d'un baril à moins de 20 dollars.

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"Le Nigeria est confronté au double défi de la pandémie de Covid-19 et de l'effondrement du prix du pétrole brut", a confirmé la ministre des Finances, Zainab Ahmed.

"Nous avons dû réduire le budget en revoyant nos projections de recettes pour nous conformer aux réalités actuelles", a-t-elle ajouté. "Les marchés mondiaux du brut tournent vraiment au ralenti et nous ne sommes pas en mesure de vendre autant de brut qu'auparavant".

Selon Ben Akabueze, l'économie nigériane, "y compris le secteur non pétrolier, est très largement tributaire des échanges de pétrole car elle dépend fortement des importations" pour s'approvisionner en biens manufacturés comme en produits agroalimentaires.

En outre "le gouvernement doit dépenser beaucoup plus en réponse à la crise (...) Face à une récession imminente, ce que vous faites, c'est essayer de dépenser pour vous en sortir", a-t-il ajouté.

Selon les prévisions du Fonds monétaire international (FMI), le Nigeria, où la production de pétrole représente plus de la moitié des revenus et 90% des recettes d'exportation, devrait se contracter d'au moins 3,4% en 2020.

Avant même la crise sanitaire et économique provoquée par le virus, le pays le plus peuplé d'Afrique avec près de 200 millions d'habitants peinait déjà à se relever d'une grave crise économique traversée en 2016-17 et stagnait à environ 2% de croissance par an.

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Le FMI a approuvé la semaine dernière un financement d'urgence de 3,4 milliards de dollars pour aider le Nigeria à faire face à la crise actuelle, une somme encore insuffisante pour le géant anglophone qui espère emprunter près de 7 milliards de dollars aux différentes institutions internationales.