Les Sénégalaises accusées d'actes contre-nature, libérées

Au Sénégal, comme ailleurs en Afrique, les droits humains des homosexuels ne sont pas respectés

Quatre femmes accusées d'avoir enfreint les lois anti-homosexuelles du Sénégal ont été libérées, après qu'un tribunal eut statué qu’il n’existait pas suffisamment de preuves à charge. Mais les militants favorables aux droits des « gays » disent que cela ne contribuera guère à alléger la pression sur les homosexuels du pays.

Les quatre suspectes avaient été arrêtées tôt le 11 novembre au cours d'une fête d'anniversaire dans un restaurant du quartier de Yoff à Dakar, et accusées d’actes « contre nature ». Elles risquaient une condamnation de un à cinq ans de réclusion. Une cinquième jeune fille arrêtée durant le même raid est une mineure et son dossier devait être traité séparément.

Selon la police, les femmes s'embrassaient en public, ce qu’elles ont vigoureusement démenti non seulement au moment de leur arrestation, mais quand elles ont comparu en justice plus tôt cette semaine. Elles ont également nié être des lesbiennes.

Selon des militants en faveur des droits des homosexuels, il est peu probable que des lesbiennes se lancent dans des démonstrations publiques d'affection au Sénégal, un pays à majorité musulmane où la répression de l’homosexualité s’est faite plus virulente ces dernières années.

En vertu de l'article 319 du code pénal du Sénégal, les actes homosexuels sont passibles de jusqu'à cinq ans de prison et d’amendes pouvant aller jusqu'à 3.000 dollars.

Dans une déclaration publiée suite au verdict, l’ONG de défense des droits humains Human Rights Watch (HRW) a déclaré que cette affaire fait s’interroger sur l’engagement des responsables sénégalais en faveur des droits humains fondamentaux et de la primauté du droit.