Des sociétés russes prochainement retirées de la liste des sanctions américaines

L'usine d'aluminium Rusal Krasnoyarsk à Krasnoïarsk, en Sibérie, le 27 juillet 2016

Les sociétés russes En+, Rusal et GAZ, jusqu'à présent contrôlées par l'oligarque russe Oleg Derispaska, vont être en mesure d'échapper aux sanctions américaines, selon une décision annoncée par le Trésor mardi.

Le Trésor a publié mardi soir une modification concernant la liste des sociétés russes visées le 6 avril par l'Ofac, l'agence du Trésor américain qui impose les sanctions.

Cette liste comprenait notamment l'oligarque Oleg Deripaska et les entreprises qu'il contrôle, parmi lesquelles la holding financière En+, le constructeur automobile GAZ Group et le fabricant d'aluminium Rusal.

En+ avait annoncé la semaine dernière que M. Deripaska allait réduire à moins de 50% sa part dans la holding, premier actionnaire de Rusal, dans l'objectif de tenter de faire revenir les autorités américaines sur leur décision.

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"En outre, en plus d'autres efforts engagés avec l'Ofac, M. Deripaska s'est entendu avec le président pour démissionner du conseil d'administration et a accepté la nomination de nouveaux administrateurs de sorte que le conseil d'administration comprenne une majorité d'administrateurs indépendants", c'est à dire non issus d'En+ elle-même, avait ajouté l'entreprise dans un communiqué.

Techniquement, le Trésor américain a étendu mardi du 5 mai au 6 juin le délai fixé aux trois entreprises pour modifier leurs liens avec M. Derispaska et ainsi échapper aux sanctions.

Les sanctions américaines plaçaient En+ et Rusal, l'un des principaux producteurs d'aluminium mondial, dans une situation difficile car elles empêchent les entreprises visées de faire commerce avec des citoyens ou des entités américaines. La décision de l'Ofac avait ainsi déclenché une forte volatilité sur le marché de l'aluminium.

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Une précédente décision du Trésor annoncée le 23 avril avait repoussé du 5 juin au 23 octobre la date butoir à laquelle les partenaires et investisseurs de Rusal devaient couper leurs liens avec cette entreprise. Cette décision avait été interprétée comme un laps de temps supplémentaire donné à M. Derispaka pour réduire son contrôle.

"Rusal a ressenti l'impact des sanctions américaines à cause de ses liens avec Oleg Deripaska, mais le gouvernement américain ne vise pas les travailleurs qui dépendent de Rusal et de ses filiales", avait indiqué le 23 avril indiqué Steven Mnuchin, le secrétaire américain au Trésor, dans un communiqué.

Il avait précisé que Rusal avait déposé une pétition pour être exempté des sanctions. "Vu l'impact" de ces sanctions "sur nos partenaires et alliés, nous émettons une licence qui étend la période de désengagement pendant que nous examinons cette demande", avait-il précisé.

Les sanctions américaines annoncées le 6 avril visaient au total 38 personnes et entités accusées notamment de participer aux "attaques" de la Russie contre "les démocraties occidentales.

Sept oligarques présentés comme proches du Kremlin de Vladimir Poutine ainsi que douze entreprises qu'ils possèdent ou contrôlent faisaient partie des cibles de ces mesures punitives, parmi les plus sévères prises par l'administration de Donald Trump contre Moscou.

Avec AFP