Les syndicats dénoncent le silence du gouvernement face la grève continue au Tchad

Les leaders de la plateforme de revendication syndicale tiennent une conférence de presse à N’Djamena, Tchad, 5 novembre 2016. VOA/André Kodmadjingar

La plateforme de revendication syndicale qui regroupe trois centrales syndicales a menacé samedi de porter plainte contre le gouvernement pour son long silence face au mouvement de grève sèche déclenchée il y a déjà quelques temps.

L'union des syndicats du Tchad, le syndicat national des enseignants et chercheurs du supérieur et la confédération indépendante des syndicats des enseignants du Tchad qui constitue la plate ont, au cours d’une conférence de presse, accusé le gouvernement de violer les conventions 87 et 98 de l'Organisation internationale du travail.

Au lieu d’engager un dialogue franc et sincère avec les partenaires sociaux, le gouvernement a choisi de répondre aux syndicats par la méthode d'usure en privant toute la population du minimum vital pour la survie: privation de la nourriture, de l'éducation, du droit au soin de santé etc., a déclaré un des orateurs.

Pour sa part, la confédération libre des travailleurs du Tchad, un syndicat proche du pouvoir, demande au gouvernement de trouver une solution urgente et définitive à cette crise qui perdure et qui risque de compromettre la paix sociale.

La confédération libre des travailleurs du Tchad revendique l'ouverture sans délai d'un dialogue inclusif sur les 16 mesures de réforme d'urgence.

Toutes ces revendications ont lieu pendant que le conseil constitutionnel vient de donner raison aux députés de l'opposition qui ont introduit une demande de motion de censure contre le gouvernement qui ne veut pas communiquer avec le peuple sur les motifs réels de ces fameuses 16 mesures.

Ces mesures ont plongé le pays dans un malaise social.

La grande question demeure si le gouvernement sera face aux députés dans les jours qui souviennent.

Reportage d'André Kodmadjingar à N'Djamena