Le nouveau code précise que "en cas de force majeure ou de circonstance exceptionnelle (...) entraînant l'impossibilité d'organiser les élections sur une partie du territoire national, l'élection est validée sur la base de la partie non affectée par la force majeure ou la circonstance exceptionnelle".
Lire aussi : Malgré l'insécurité, l'opposition burkinabè veut des élections nationales"Cela va nous permettre d'avoir des élections apaisées à travers des instruments juridiques qui protègent le scrutin et les résultats qui vont en sortir", a commenté le ministre de l'administration territoriale, Siméon Sawadogo, se félicitant du vote, qui a recueilli l'assentiment de 107 députés sur 121.
Mais dans les zones les plus instables du pays, certains dénoncent une "loi d'exclusion".
"On nous demande de dire à d'autres Burkinabé, que non seulement nous n'avons pas réussi à assurer leur sécurité mais aussi que pour les prochaines élections, ce n'est pas la peine qu’ils votent", a critiqué Aziz Diallo, député maire de Dori, dans le Nord-Est du Burkina, une région touchée par les violences.
Lire aussi : L'opposition au Faso signe un accord politique en vue de la présidentielle"Nous sommes aujourd'hui face à une véritable loi d'exclusion", a-t-il lancé.
Même dans la mouvance présidentielle, la question a été discutée.
"Le vote est un droit que le gouvernement a l'obligation d'assurer. Le code électoral adopté aux forceps va retirer ce droit à des citoyens. C'est une potentielle crise post-électorale qui se prépare", a reconnu le député Alexandre Sankara, qui a toutefois voté pour la loi, afin d'éviter "un vide institutionnel".
Lors de la révision des listes électorales, 7% du territoire national n'a pas été couvert par les organes de la commission électorale nationale indépendante (Ceni) en raison de la menace sécuritaire, selon des chiffres officiels.
Lire aussi : Pas de report des élections au Faso malgré l’insécuritéPays pauvre de l’Afrique de l’Ouest, le Burkina Faso qui organise des élections législatives et présidentielle le 22 novembre, est confronté depuis 2015 à des violences jihadistes, entremêlées à des conflits intercommunautaires, qui ont fait au moins 1.100 morts et contraint près d'un million de personnes à fuir leurs foyers.
Le président Roch Marc Christian Kaboré, candidat à sa propre succession, se profile comme le favori du scrutin qui l'opposera notamment à son ancien camarade de parti, l'ex Premier ministre Kadré Désiré Ouedraogo ou Zephirin Diabré, le chef de file de l'opposition.
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