Après un Mauritanien jeudi, c’est un résident britannique qui a été libéré de la prison militaire de Guantanamo, vendredi 30 octobre.
Shaker Aamer, dernier détenu résidant au Royaume-Uni (mais de nationalité saoudienne), était emprisonné sans inculpation dans cette base américaine située à Cuba depuis plus de 13 ans. Il est arrivé au Royaume-Uni dans la journée.
"Dès qu'il est de retour au Royaume-Uni, il n'est plus en détention. Il est libre de retrouver sa famille", a déclaré un porte-parole du Premier ministre David Cameron.
L'homme de 46 ans, né en Arabie saoudite et résident britannique depuis 1996, était incarcéré depuis février 2002. Londres réclamait avec insistance depuis cinq ans la libération de ce Saoudien, marié à une Britannique qui vit à Londres avec leurs quatre enfants.
Recruteur et financier présumé d'Al-Qaïda
Capturé à Tora Bora (nord de l'Afghanistan) en décembre 2001, il était soupçonné d'avoir été un recruteur et un financier d'Al-Qaïda basé au Royaume-Uni.
"Nous sommes évidemment ravis que Shaker soit en route vers son foyer et sa famille ici au Royaume-Uni", a réagi Cori Crider, l'une des avocates de Shaker Aamer et directrice stratégique de l'organisation britannique Reprieve. "Shaker doit maintenant voir un médecin et pouvoir le plus rapidement possible passer du temps en compagnie de sa famille", a-t-elle ajouté.
Selon Reprieve, Shaker Aamer travaillait pour une organisation caritative lorsqu'il a été capturé en Afghanistan. Pour certains de ses défenseurs, la durée de sa détention serait liée au fait qu'il ait assisté aux tortures infligées à d'autres détenus.
Syndrome de stress post-traumatique
"Nous sommes ravis d'apprendre que sa longue et inacceptable épreuve est terminée", a réagi de son côté Andy Worthington, co-directeur du groupe de soutien "We Stand With Shaker".
Un examen médical demandé par ses avocats en 2013 avait révélé qu'il souffrait du syndrome de stress post-traumatique, de dépression, de migraines, d'asthme et de douleurs aux reins.
Sa libération imminente avait déjà été annoncée au printemps et devait intervenir en juin avant d'être finalement retardée. Cette longue détention sans inculpation ou procès avait suscité une vague de soutien au Royaume-Uni où nombre de personnalités et de députés s'étaient mobilisés.
A ce jour, il reste 112 prisonniers à Guantanamo. Un quart d’entre eux sont considérés comme non jugeables et non libérables par les autorités américaines. Un statut illégal, pour de nombreuses associations de défense des droits de l’Homme. Selon Nathalie Berger, responsable de la coordination Etats-Unis à Amnesty International France, jointe par VOA Afrique, "ces détenus sont dans un vide juridique complet".
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Avec AFP