Environ 3.000 personnes s'étaient rassemblées auprès du siège du parlement à l'appel d'un collectif d'associations de la société civile soutenu par l'opposition, pour une troisième manifestation en sept mois.
Les policiers ont fait usage de lacrymogènes et de canons à eau quand les manifestants, se préparant visiblement à passer la nuit, ont refusé d'obéir à leurs ordres et de cesser de préparer le repas du soir.
Lire aussi : Liberia: l'opposition maintient sa manifestation prévue lundi malgré son interdictionDes manifestants ont renversé des étals de vendeurs ambulants dans leur précipitation à fuir les lieux. Des ambulances ont emmené des dizaines de personnes atteintes par les lacrymogènes ou tombées dans leur fuite, a constaté le correspondant de l'AFP.
La protestation, annoncée depuis plusieurs semaines, s'annonçait à risques. Le gouvernement avait indiqué fin décembre qu'il n'autoriserait pas de manifestation avant fin janvier. Le Conseil des patriotes, collectif instigateur du mouvement, s'était dit résolu à braver l'interdiction.
Soumis aux pressions internationales, le gouvernement de ce pays pauvre d'environ 4,8 millions d'habitants a fini par autoriser la manifestation dimanche soir, avait indiqué à l'AFP la porte-parole du ministère de la Justice Maude Somah.
Lire aussi : Liberia: gouvernement et opposition rapprochent leurs points de vue après des pressions de WashingtonMalgré les barrages de police et la fermeture de magasins par crainte de violences, la manifestation avait commencé dans le calme sous des banderoles proclamant "Marchons pour la justice".
Henry Costa, populaire animateur de radio et farouche détracteur de M. Weah, avait insisté sur le caractère pacifique de la protestation, alors que le gouvernement avait invoqué le risque de dérapage pour justifier de ne pas autoriser la manifestation.
"Je suis dans la rue en ce moment même. Il n'y a pas d'armes, aucun policier ne court après personne", a écrit sur les réseaux sociaux M. Costa, leader du Conseil des patriotes.
Ce collectif réunissant une partie de la jeunesse qui a porté M. Weah au pouvoir en janvier 2018 avait déjà fait descendre pacifiquement dans la rue en juin 2019 des milliers de déçus du footballeur devenu président. Une nouvelle manifestation fin juillet 2019 avait donné lieu à des heurts.
A moins de trois semaines du deuxième anniversaire de sa présidence, M. Weah, ancienne star du PSG et du Milan AC, peine à tenir les promesses de résorption de la pauvreté et de lutte contre la corruption qui ont contribué à son élection.
Le pays hanté par une guerre civile qui a fait quelque 250.000 morts de 1989 à 2003, et éprouvé par le virus Ebola (2014-2016), se débat avec l'inflation et la dévaluation de sa monnaie.
M. Weah invoque la lourdeur de la situation dont il a hérité.
Avec AFP