Libye : l’ambassade américaine évacuée en raison des violents combats

Photo d’archives : Des colonnes de fumée s'élevant de plusieurs sites sur la route de l'aéroport international de Tripoli, en Libye, au cours des combats violents entre milices rivales

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a évoqué samedi un "risque réel" pour le personnel diplomatique américain dans la capitale libyenne.

Les États-Unis ont "suspendu" leurs opérations diplomatiques en Libye et évacué, samedi 26 juillet 2014, tout leur personnel vers la Tunisie voisine en raison des violents combats près du site de leur ambassade à Tripoli. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a parlé d'un "risque réel" dans la capitale libyenne.

Le département d'Etat affirme, dans un communiqué publié samedi sur son site internet, avoir temporairement gelé les opérations de l'ambassade à cause de "la violence continue entre milices libyennes."

"En raison des violences actuelles résultant des affrontements entre milices libyennes dans le voisinage immédiat de l'ambassade des Etats-Unis à Tripoli, nous avons temporairement relocalisé tout notre personnel hors de Libye", écrit la porte-parole adjointe du département d'Etat Marie Harf.

Le département d'Etat a aussi émis un nouvel avertissement de voyage, recommandant aux citoyens américains de ne pas se rendre en Libye et appelant tous ses ressortissants sur place à "quitter immédiatement" le pays.

Pour sa part, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a déclaré, depuis Paris où il était en déplacement samedi à l’occasion d'une réunion internationale sur le conflit israélo-palestinien à Gaza, que la violence entre milices avait lieu trop librement dans la capitale libyenne. Ce contexte de violents affrontements présentait un "risque très réel" pour le personnel diplomatique des Etats-Unis à Tripoli, même si l’ambassade n’était pas la principale cible, a précisé M. Kerry.

La veille, le ministère turc des Affaires étrangères avait annoncé avoir suspendu ses opérations à son ambassade de Tripoli et évacué plus de 500 ressortissants turcs vers la Tunisie.

Au cours de ces dernières semaines, des milices rivales s'affrontent pour le contrôle de l'aéroport international de Tripoli, s’engageant dans des combats les plus meurtriers depuis la destitution par les rebelles de Mouammar Kadhafi, capturé, lynché et tué le 20 octobre 2011.

Plus tôt ce mois-ci, près de 50 personnes ont été tuées lors d'affrontements opposant les insurgés islamistes de Misrata aux rebelles de Zintan autour de l'aéroport.

Le gouvernement libyen et le parlement tentent en vain de reprendre la situation en main et mettre un terme à la violence meurtrière entre les différentes milices.

Le département d'État estime que la situation sécuritaire reste «imprévisible et instable» en Libye, affirmant que le gouvernement n'a pas été en mesure de «mettre en place ses forces militaires et de police de manière adéquate» après la révolution de 2011. Les États-Unis pensent que de nombreuses «armes de qualité militaire» sont restées entre les mains de «particuliers».

La sécurité du personnel diplomatique des États-Unis en Libye demeure une question délicate, après que quatre Américains avaient été tués dans une attaque contre la mission américaine à Benghazi en 2012.