L'impasse politique persiste en Egypte

Selon le secrétaire d'Etat John Kerry, les deux parties doivent trouver les moyens de sortir d’une « impasse dangereuse »

Des milliers d'Egyptiens soutenant le président déchu, Mohamed Morsi, se sont rassemblés au Caire pour prier et célébrer l'Aïd al-Fitr dans des campements, en dépit des avertissements du gouvernement qui leur avait intimé l’ordre de quitter les lieux.

Des adversaires de Morsi se sont également réunis jeudi sur la place Tahrir au Caire, un jour après que le président intérimaire, Adly Mansour, eut déclaré que les efforts de médiation des envoyés internationaux avaient échoué.

M. Mansour a rejeté sur les Frères musulmans la responsabilité de l'échec des négociations. Les Etats-Unis et l'Union européenne (UE) ont exprimé leur préoccupation, affirmant que le clivage politique a créé une situation fragile qui pourrait dégénérer en bain de sang et entraver la reprise de l'économie égyptienne.

Dans une déclaration conjointe, mercredi soir, le secrétaire d'Etat John Kerry et la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, ont souligné que les deux parties doivent trouver les moyens de sortir d’une « impasse dangereuse », et mettre en œuvre des « mesures concrètes » pour rétablir la confiance.

Les diplomates ont estimé que le gouvernement égyptien a une responsabilité particulière pour commencer un processus de réconciliation.

Depuis qu’ils ont évincé Morsi du pouvoir le 3 juillet, les responsables du gouvernement intérimaire égyptien ont fait arrêter plusieurs membres des Frères musulmans, dont l’ex-président.

L'armée a installé un gouvernement intérimaire, tandis que les Frères musulmans insistent sur le fait que le dirigeant islamiste doit être rétabli dans ses fonctions.

M. Morsi a été le premier président démocratiquement élu de l'Egypte, mais ses critiques l'ont accusé d’avoir immédiatement consolidé l’emprise des Frères musulmans sur le pouvoir, et menacé leur mode de vie laïque.