Normalement, une prothèse peut coûter des centaines, voire des milliers de dollars aux amputés, qui sont souvent contraints d’attendre des semaines pour la recevoir. Mais grâce aux nouvelles imprimantes en trois dimensions, ils changent de vie.
C’est vrai aussi bien pour des Américains que des Africains. En Afrique par exemple, les Services de rééducation complète d'Ouganda (Comprehensive Rehabilitation Services in Uganda, CoRSU), en coopération avec l'université de Toronto, au Canada, et l'organisation caritative Christian Blind Mission, fabriquent les prothèses grâce à deux imprimantes 3D.
A l’autre bout du monde, près de Los Angeles, en Californie, la petite Faith Lennox, bientôt huit ans, agite sa main robotique, récemment imprimée. Elle est composée de plastiques multicolores : rose, violet, bleu – les mêmes couleurs que le Lego. Suite à une maladie congénitale, son bras avait dû être amputé lorsqu’elle n’avait que huit mois.
« Mes copains veulent tous la même », se vante-t-elle, en brandissant sa nouvelle main robotique.
L’ONG e-NABLE se sert d’imprimantes en 3D pour créer des prosthèses de main, telles que celle utilisée par Faith Lennox. Elles sont envoyées gratuitement aux enfants du monde entier.
Imprimer, plutôt que fabriquer, permet de réaliser de grosses économies, fait valoir Mark Suarkeo, un fabriquant traditionnel de prothèses de bras et mains.
« On peut économiser beaucoup de temps et d’efforts » explique M. Suarkeo. Une prothèse peut prendre à un spécialiste entre un a deux mois, et couter des milliers de dollars. Il faut aussi l’ajuster. Par contre, avec l’imprimante en 3D, il suffit de scanner le membre coupé, puis il est modélisé sur un logiciel, avant qu’on ne déclenche l’imprimante. Résultat : la prothèse est mieux adaptée et beaucoup plus confortable pour le patient. Son coût, selon e-NABLE : environ 30 dollars.
C’est d’autant plus important, ajoute M. Suarkeo, que les enfants grandissent. Donc, ils ont fréquemment besoin de nouvelles prothèses. Si jamais Faith Lennox a besoin d’une main plus grande, il suffira de l’imprimer.
Au plan psychologique, l’impact des prothèses reste impressionnant, ajoute John Wong d’e-NABLE.
« Moi-même, il me manquait des doigts à la naissance, et on m’a taquiné et harcelé quand j’étais à l’école. Donc, je sais trop bien ce que les enfants ressentent », explique John Wong.